Vingt-huit ans après sa mort, le ticket du double prix Goncourt reste valable. A redécouvrir en Quarto

Derrière l'histoire d'amour entre l'écrivain célèbre Romain Gary et la jeune star Jean Seberg, l'union de deux sensibilités à fleur de peau. Dans un livre aux airs de thérapie, leur fils se souvient de ces deux destins tragiques, auréolés de glamour

Dans l'oeuvre de Romain Gary, il y a pour Jean-Louis Debré un roman en particulier qui traduit de manière incandescente les valeurs défendues par les siens depuis cinq générations.

Il existait une première fin, très politique, de "Gros-Câlin". Emile Ajar accepta d'en rédiger une seconde : celle que nous connaissons depuis 1974.

Il a réussi l'exploit de se faire décerner deux fois le prix Goncourt, grâce au pseudonyme-subterfuge d'Emile Ajar. Auteur prolifique côté cour, il s'avère un homme torturé côté jardin, en proie à un terrible mal de vivre.

L'enfant juif du ghetto de Wilno, le résistant, le diplomate, le grand amoureux, le dépressif, l'écrivain surdoué hanté par son double, Emile Ajar : Myriam Anissimov a suivi les fils d'une vie que l'auteur des "Racines du ciel" avait sciemment emmêlés.

Lorsqu'il se donna la mort le 2 décembre 1980, Romain Gary laissait derrière lui une quarantaine de romans, d'innombrables nouvelles, essais et articles en plusieurs langues et sous divers pseudonymes, une infinité d'aventures et de femmes, tout cela compliqué par une mythomanie protectrice.

Deux spectacles, "La vie devant soi", notamment interprété par Myriam Boyer au Théâtre Marigny, et "Gary/Ajar", adapté, mis en scène et interprété par Christophe Malavoy au Théâtre Montparnasse, donnent l'occasion de revenir sur la vie tourmentée d'un écrivain incompris.

L'écrivain fut un comédien, un joueur, un aventurier, un séducteur ; ce qui le fit passer pour dilettante aux yeux de la postérité. Malentendu que permet de réparer un recueil de ses oeuvres chez Quarto

En suivant la piste des éléphants, cet article propose une contextualisation expérimentale, des ″Racines du ciel″ de Romain Gary, en donnant au prix Goncourt 1956 un sous-main inattendu, le personnage de Babar, dont l'adaptation ″gaullienne″ dans les feuilletons de la BBC entre 1941 et 1944 demeure méconnue.