Après une carrière politique de plus de quarante ans, le maire de Marseille ne veut pas quitter la scène sur une défaite. Mais la bataille pour la deuxième ville de France se révèle plus âpre que prévu face au socialiste Jean-Noël Guérini.

Le maire de Marseille aime toujours autant la castagne.

Le 20 octobre 2013, il connaîtra le nom de son adversaire socialiste. A 74 ans, le maire (UMP) de Marseille va repartir pour son ultime campagne. Sourire aux lèvres, anecdote hilarante en bandoulière, l'homme qui a su écarter un à un les prétendants à son fauteuil n'a pourtant rien d'un enfant de choeur.

Alors que le PS doit choisir entre Patrick Mennucci et Samia Ghali, le maire de Marseille vise un quatrième mandat. Quitte à mourir sur le ″trône″. Comme Defferre.

Son âge - 73 ans - , ses trois mandats ou la future loi sur le cumul auraient pu le convaincre de passer le relais. Mais le maire de Marseille n'a qu'une obsession : durer. Alors tans pis si ses détracteurs l'accusent de ne plus rien comprendre à ″sa″ ville, secouée par la criminalité. Jean-Claude Gaudin s'accroche. Quitte à mourir sur scène, comme Gaston Defferre, son modèle.

Depuis que le maire a annoncé qu'il ne se représentera pas en 2020, tout le marigot politique bruit de sa succession, dans cette atmosphère de combines et de règlements de comptes dont la cité phocéenne a le secret. Reportage.

Le maire Jean-Claude Gaudin veut confier au secteur privé la reconstruction de 34 établissements d'enseignement primaire en mauvais état. Une décision qui a provoqué une protestation inédite et la création d'un collectif alliant militants insoumis, petits patrons du bâtiment et architectes marseillais...

Le maître de Marseille concentre cent vingt ans de mandats dans cinquante ans de carrière. A 75 ans, en acteur d'après-guerre, il dirige pour la quatrième fois la deuxième ville de France. Le clientélisme est sa recette, la délégation de décisions sa baguette magique. Le reste n'est que masques.

Lui, dans le fauteuil de "Gaston" ? "Il y a un an, dit Jean-Claude Gaudin, j'avais presque perdu espoir". Aujourd'hui il savoure le fruit de trente ans d'efforts.

Pour la première fois depuis 1955, Jean-Claude Gaudin affronte un candidat qui veut vraiment gagner. C'est le paradoxe d'une ville ou Sarkozy a obtenu 56% des voix l'an dernier.

La ville a changé. Pas lui ! Et c'est bien son problème. Alors que le vent souffle à droite et qu'au PS les plaies des primaires ne sont pas refermées, la réélection de Jean-Claude Gaudin à la mairie aurait dû être une formalité. Et pourtant...