Goethe a 25 ans lorsqu'il écrit, d'un seul jet, en deux mois, le premier grand chef-d'oeuvre et premier best-seller de la littérature allemande.

Grande première à la Comédie-Française : Alexander Lang y met en scène la plus célèbre pièce du théâtre allemand. Entretien autour d'un mythe universel.

Après trois ans d'absence, les deux cinéastes italiens ont choisi de porter à l'écran le chef-d'oeuvre de Goethe. Avec dans les rôles principaux Isabelle Huppert et Jean-Hugues Anglade. Récit d'un tournage en Toscane.

Toute sa vie, Goethe n'a cessé de revenir à la figure de Faust. En France, nous connaissons surtout, grâce à la traduction de Gérard de Nerval, sa première pièce de théâtre inspirée par la légende du savant allemand pactisant avec le diable, et moins le Second Faust, achevé par le poète quelques mois avant sa mort.

Comme le rappelait J.-B. Pontalis dans un de ses derniers livres, l'oeuvre de Goethe ne cesse de se prêter à des interprétations successives, sans jamais donner l'impression d'être épuisée par ces relectures, même par celle de Freud. Bien des adolescents peuvent encore se retrouver dans le spleen de Werther, les rapports de l'écrivain et du pouvoir sont au coeur de ″Torquato Tasso″ et le ″Second Faust″ révèle à peine aujourd'hui toute sa portée prophétique et sa valeur ″incommensurable″, pour reprendre un qualificatif de Goethe lui-même.

Goethe avait parfaitement senti le déferlement du nihilisme à venir. Les expérimentations génétiques comme la guerre des sexes sont déjà dans son ″Faust″, auquel il a travaillé pendant soixante ans.

Goethe fut l'homme d'une transition : adepte du néoclassicisme, il vécut les premiers feux du romantisme.

Multiples sont les raisons de ne pas écrire aujourd'hui une "vie" de Goethe, à commencer par la masse décourageante des documents disponibles : journaux, chroniques, lettres de Goethe lui-même et de ses contemporains, sans parler des "conversations", dont les fameuses "Conversations avec Eckermann" - le plus beau livre de la langue allemande selon Nietzsche.

La correspondance entre Goethe et Schiller est à la fois un document inestimable sur la vie intellectuelle en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle et un témoignage unique sur une relation humaine que le terme d'amitié est aujourd'hui un peu faible pour désigner...

Oeuvre emblématique de la culture allemande, « Faust » a suscité au fil du temps des curiosités et des interprétations très diverses. Plutôt négligée en République fédérale d'Allemagne (RFA) naguère, mais interprétée en République démocratique allemande (RDA) comme symbolisant la construction d'une société nouvelle, la pièce prend aujourd'hui une autre dimension, à la lumière de la crise : Faust, premier entrepreneur de la mondialisation, est devenu un héros globalement négatif.