Encensé à l'étranger pour avoir inspiré les plans de sauvetage des banques européens et américain, le Premier ministre Gordon Brown est confronté à une situation économique intérieure de plus en plus difficile

Un conseiller du Premier ministre Gordon Brown a été pris en flagrant délit de diffusion de rumeurs scabreuses. Loin d'être un épisode isolé, cette affaire révèle le fonctionnement d'un Parti travailliste à bout de course.

Anglais, conservateur et pro-européen : Maurice Fraser est l'oiseau rare d'outre-Manche. Il affiche le profil complexe de ceux que l'on envoie négocier aux frontières, en l'occurrence celles qui séparent la nouvelle Grande-Bretagne - à la fois conservatrice et libérale, une première depuis 60 ans - de ses partenaires européens inquiets.

Rencontre, en octobre 2010, avec Sir Peter Westmacott, ambassadeur du Royaume-Uni en France, qui revient sur le plan de reconstruction des finances publiques britanniques, qui prévoit une réduction des dépenses de 25 % en quatre ans, et donne son point de vue sur différents sujets : la défense, la question des changes, le libre-échange, le G20, la zone euro, le partenariat avec la France.

Après douze ans de pouvoir travailliste, les conservateurs sont aujourd'hui les mieux placés pour remporter les prochaines élections. Mais ils doivent encore susciter l'enthousiasme des Britanniques, désenchantés par la classe politique et frappés de plein fouet par la crise. Jeune, écolo, assez social, le leader du Parti conservateur veut donner à sa formation une autre image. Et à son pays une autre politique

Les Britanniques furent précurseurs en matière de droits et de libertés individuelles. Aujourd'hui, leur pays est hérissé de caméras de surveillance. Car, en douze ans, les travaillistes ont multiplié lois et règlements sécuritaires.

Le budget présenté le 22 juin 2010 est tellement austère que le nouveau gouvernement de coalition risque de ne pas y survivre !

Le gouvernement associant conservateurs et libéraux-démocrates est en place. Dans un pays depuis longtemps habitué à une confrontation bipartite exacerbée par les médias, il sera mis à rude épreuve.

Depuis près de quarante ans, le magnat de la presse domine la vie politique en Grande-Bretagne. Une situation devenue inacceptable, estime le journal de centre gauche.

Avec son concept phare de ″Big Society″, David Cameron entend remplacer l'action de l'Etat par des initiatives locales. Mais, en l'accompagnant d'une réduction draconienne des dépenses publiques, il le tue dans l'oeuf.