Durant des siècles, ce fut un monde oublié ; et à bien des égards, l'est du Groenland le demeure aujourd'hui. Pourtant, en découvrant les villages de la région de Tasiilaq, on assiste, fasciné, aimanté, à l'incroyable mutation d'un peuple inuit que les premiers explorateurs, il y a 130 ans, apparentaient encore aux chasseurs du néolithique.

Plus grande île du monde, le Groenland n'est pourtant peuplé que de 56 000 habitants. Au fil des siècles, sa population n'a cessé de diminuer. Plus diplômées que les hommes, les femmes désertent leur village pour aller vivre dans les grandes villes ou dans d'autres pays. Le gouvernement tente d'enrayer cet exode en créant des emplois. Un enjeu de survie nationale. Le photographe Jonas Bendiksen a suivi le quotidien de ces habitants.

Depuis 1995, la finlandaise Tiina Itkonen mène un travail documentaire inédit, auprès des Inuits au Groenland, dans la zone habitée la plus septentrionale de la planète. La nouvelle donne climatique, qui affecte fortement leur moyen de subsistance, la chasse à chiens de traîneau, met à l'épreuve leur sens de l'adaptation.

Ses travaux menés à Harvard combinent sciences de la Terre et archéologie pour tenter de percer le mystère de la disparition de cette population du Groenland.

Membre de l'expédition Watkins au Groenland (juillet 1930, automne 1931), Augustine Courtauld en fut le principal héros. Son aventure parut inimaginable. Reclus sous tente pendant cinq mois, seul sur le glacier de l'inlandsis à 2 100 m d'altitude et à 225 km de sa base, sans radio, coupé de tout contact avec qui que ce soit, Augustine Courtauld fut bloqué et enseveli par la neige pendant les 45 derniers jours de sa réclusion. Un tuyau gros comme le pouce oxygénait son gite. Une épreuve d'isolement absolu, une aventure hors norme. Sa patience et son flegme surprirent même ses compatriotes.