Prisons, indépendance des magistrats, délinquance des mineurs, liberté de l'image... La ministre de la Justice n'a pas esquissé les questions, même celles qui concernent son propre avenir.

Dans la querelle des méthodes qui l'oppose à Jean-Pierre Chevènement sur le problème de la violence urbaine, la garde des Sceaux entend montrer que la justice est prête elle aussi, mais avec ses propres critères, à entrer dans la logique de la "tolérance zéro".

Trop chic, trop glamour, Elisabeth Guigou agaçait. Aujourd'hui, c'est son image stricte de ministre de la Justice qui séduit et fait dire aux socialistes de la région : "Le chef, c'est elle".

Face à face, une dure à cuire chiraquienne, Marie-José Roig, député-maire de la ville, et une reine des médias, Elisabeth Guigou, député socialiste européen...

Plus d'indépendance aux magistrats : si l'opinion est pour, les politiques sont partagés... Et Chirac, initiateur de la réforme, est de moins en moins suivi par ses troupes.

Il y a les "toques noires", ces magistrats qui s'estiment offensés. Et les élus de l'opposition, qui ne veulent pas laisser échapper une occasion de mettre le gouvernement en minorité...

Garde des Sceaux aujourd'hui, ministre de l'Emploi demain ? L'ancienne conseillère de Mitterrand en a la trempe.

"Enfant de Mitterrand", elle a dû affronter la méfiance de Rocard puis l'indifférence de Jospin, avant de s'imposer en vraie "politique".

Pour arracher sa mairie à Marie-José Roig, la ministre des Affaires sociales joue une partie difficile. Un combat où sa détermination et son goût du risque peuvent faire la décision.