Malgré le forcing de Paris, le principe d'une intervention armée est encore loin de faire l'unanimité.

Depuis l'élection de François Hollande, les frères sont de retour. De la défense de la laïcité au mariage gay en passant par le droit de vote des immigrés, ils tentent d'influer sur les réformes. Et peuvent compter sur des relais haut placés, au Sénat, à l'Assemblée ou à Matignon.

Hollande voulait préciser la ligne de son mandat. Il la brouille. Il entendait contenir les passions. Voilà qu'il les attise. Mais qui est-il vraiment ? Un briseur de rêves qui ne veut pas l'avouer ou un tacticien victime de ses petites habiletés ?

Il connaît bien le pays, son peuple et la nomenklatura du FLN au pouvoir. Son voyage et ses discours ont été préparés très soigneusement. François Hollande voudrait être le président de la réconciliation entre la France et l'Algérie. Réussira-t-il où tant d'autres ont échoué ?

Les partenaires sociaux négocient dans la douleur une réforme historique de notre Code du Travail, trop rigide, accusé de protéger ceux qui ont un emploi au détriment des exclus, condamnés aux contrats précaires. Un enjeu, essentiel dans la stratégie du chef de l'Etat pour réduire le chômage.

Il n'avait rien programmé. C'est l'événement qui s'est imposé à lui : deux crises - celle du Mali et celle du mariage gay - ainsi qu'un accord décisif entre partenaires sociaux. Le temps d'un week-end hors norme, le chef de l'Etat a fini par montrer comment il conçoit son rôle, son pouvoir et même... son avenir.

La gauche dont ils rêvent est ″forte″, ″durable″ ou ″populaire″. Le problème est qu'ils ont plus d'idées que d'espace dans un système verouillé par le patron de l'Elysée.

Alors que sa cote est au plus bas et que les Français doutent de lui, le président entame une ″séquence″ de pédagogie politique qui se terminera à la télé. Son pari : montrer que la rigueur a un sens, alors qu'il n'entend changer ni d'équipe ni de ligne.

C'est au coeur même du pouvoir, parmi ses propres conseillers et ministres, que le président trouve aujourd'hui ses procureurs les plus désolés. Et si c'était ça, son problème : ne plus entraîner, y compris chez les siens ?

Soutien aux entreprises ou relance écologique et sociale ? Face à la récession qui se profile, la majorité se divise entre partisans de l'orthodoxie budgétaire et tenants d'une autre politique.

Le chef de l'Etat se donne jusqu'à l'été pour trouver, comme Mitterrand en 1984, la martingale du rebond. D'ici là, il va observer ce que dit la rue et ce que veut l'Allemagne, puisque c'est désormais sur ces deux terrains que se joue l'avenir de son quinquennat.

L'ex-candidat à la présidentielle profite de la sortie de son nouveau livre pour distiller ses commentaires aigres-doux à l'intention de l'Elysée.