Il y a cinquante ans, une équipe de chercheurs mettait au jour le squelette de la petite Australopithecus afarensis dans le désert éthiopien. Cette découverte a révolutionné l’histoire de nos origines en démontrant que l’évolution de notre espèce est le fruit d’un extraordinaire buissonnement.

L’omniprésence des "Homo sapiens" aujourd’hui sur la terre est surprenante. En effet, pour les périodes plus anciennes, le maître mot qui s’impose est : diversité ! Cette dernière est biologique mais aussi comportementale. Mais comment autant d’espèces ont-elles pu cohabiter ? Ouvrons la porte sur un monde en grande partie disparu. Et pour se donner une idée, regardons les interactions entre les primates actuels. Était-ce le cas il y a 2,5 Ma pour les Paranthropes et les premiers "Homo" ? Les systèmes de locomotion et de communication rendaient-ils possibles ces coexistences ?

Figure emblématique de la paléogénétique, Eske Willerslev a, avec son équipe, séquencé le premier génome humain ancien. Et c’est aussi avec elle qu’il a séquencé l’ADN le plus ancien jamais retrouvé (deux millions d’années), permettant de reconstruire les environnements préhistoriques et d’éclairer les impacts du changement climatique sur la biodiversité. Par ses découvertes majeures, le Danois a transformé notre compréhension des migrations humaines et des écosystèmes du passé.

A Lomekwi, au Kenya, l'équipe de Sonia Harmand a découvert des outils façonnés il y a 3,3 millions d'années. Ils prouvent que des hominidés ont taillé la pierre un demi-million d'années avant l'apparition du genre Homo. Notre enquête auprès des chercheurs révèle ce qu'ils ont déjà compris sur cette première culture technique. Sommaire. Les premiers tailleurs de pierre n'étaient pas des humains. Dikika, des traces de boucheries vieilles de 3,4 millions d'années ?, entretien avec Zeray Alemseged. "Des techniques de taille simples, mais exigeantes", entretien avec Michel Brenet.

Peu à peu cette époque lointaine nous livres ses trésors. Mais malgré les progrès de la science, les énigmes restent nombreuses. Sommaire. En quête de nos origines. Les énigmes de la grotte Chauvet. Pourquoi pratiquait-on la trépanation ? Les secrets du premier sanctuaire. Dernières nouvelles de la préhistoire.

Le cerveau des premiers hominines, il y a quelque 7 millions d'années, pesait environ le poids d'une mangue. Celui des hommes modernes, largement trois fois plus. Les causes possibles de cet essor : une alimentation plus riche et un mode de vie plus économe en énergie pour l'organisme. Sommaire. Comment le cerveau humain s'est développé : infographie. Sandra Heldstab, biologiste évolutionniste : "Un gros cerveau coûte cher en énergie".

Qui était cet australopithèque vieux de 3,2 millions d'années ? Sa découverte, il y a cinquante ans, a révolutionné l'histoire de nos origines mais bien des mystères demeurent, de son sexe à son degré de parenté avec notre espèce.

L’histoire d’Homo sapiens est plus complexe qu’on ne l’a longtemps imaginé, explique Jean-Jacques Hublin, titulaire de la chaire de paléoanthropologie au Collège de France.

L'humanité est multiple. Du moins, elle l'a été. Au temps où notre ancêtre 'sapiens' explorait le monde, il a croisé (et s'est croisé avec) d'autres espèces humaines : les mystérieux Denisoviens, par exemple, dont nous ne connaissons que de rares bouts d'os. Et bien sûr Néandertal, notre 'alter ego' longtemps méprisé et aujourd'hui en pleine réhabilitation. N'a-t-il pas bâti, dans l'obscurité d'une grotte du Sud-Ouest, un intrigant édifice à base de stalagmites ? n'a-t-il pas donné un partie de son ADN et reçu son chromosome Y d'un lointain 'sapiens' africain ?

À l'occasion de la sortie de l'ouvrage d'Emma Baus et d'Amélie Vialet, la visite exceptionnelle du musée de Tautavel et de la caune d'Arago nous a offert un tête-à-tête aussi émouvant que stimulant avec cet hominidé surnommé « Arago 31 ».