Un chicot dessiné au feutre noir. C'est le premier détournement auquel s'adonne l'ado désoeuvré pour défigurer un visage plein de santé sur une publicité en quatre par trois. Un simple coup de crayon, et tout est dévasté. Une blague potache qui fait toujours autant marrer et qui en dit long sur le pouvoir des dents. Notre société les veut aiguisées, longues, ultra bright, alignées et rayant le parquet. On se les fait blanchir à prix d'or dans des "bars à sourire" ou sur le siège d'un dentiste, même si le fond de l'âme est triste. Pas un plateau télé sans denture immaculée.

L'écrivain Michel Houellebecq est engagé dans des pratiques multiples : cinéaste ("la Possibilité d'une Ile" est son premier long métrage en 2008), acteur (en 2014, "l'Enlèvement de Michel Houellebecq" de Guillaume Nieloux et "Near Death Experience" de Benoît Delépine et Gustave Kervern), et ici photographe, avec "Before Landing" au Pavillon Carré de Baudouin (du 12 novembre 2014 au 31 janvier 2015). Sous le commissariat du photographe Marc Lathuillière, dont l'oeuvre explore la muséification de la France (cf.

Ecrivain, réalisateur, scénariste, chanteur, ses champs d'action étaient déjà nombreux. Aujourd'hui il ajoute une nouvelle corde à son arc et devient acteur pour "L'Enlèvement de Michel Houellebecq" de Guillaume Nicloux et "Near Death Experience" de Benoît Delépine et Gustave Kervern.

A l'affiche dans deux films, le romancier se révèle excellent acteur, lui qui joue son propre rôle depuis des années.

Les romans de Houellebecq lus à la lumière des concepts économiques, c'est le défi relevé par Bernard Maris dans un essai original et stimulant.