Pierre Hurmic est maire de Bordeaux depuis 2020. Son itinéraire est fortement marqué par la rencontre de Jacques Ellul et sa critique du « système technicien », y compris dans le champ politique. Cela l’a conduit à s’engager dans la mouvance écologiste, tout en gardant sa liberté de parole. S’y ajoute un héritage chrétien, sous l’influence de Charles Péguy et de Simone Weil, où l’ouverture verticale à la transcendance croise l’engagement concret dans le quotidien.

En juin, l'écologiste Pierre Hurmic a ravi la mairie de Bordeaux, à droite depuis soixante-treize ans. Un petit séisme qui impose au nouvel édile, féru de bio et peu introduit dans le vignoble bordelais, de trouver un nouveau équilibre avec les acteurs de la filière. Sommaire. Bordeaux se met au vert. A la recherche du bon petit cru. La bonne nouvelle des primeurs. Cavignac serre les rangs. Chasseurs de primeurs.

A Bordeaux, personne ne croyait à sa victoire, pas même lui. Mais, à cause d’un sapin de noël, tous les regards sont désormais braqués sur Pierre Hurmic. A 65 ans et après six tentatives, cet écologiste a offert à son parti une citadelle de la droite, ancien fief d’Alain Juppé. Depuis trois mois, ce "catho basque" tente d’inculquer ses manières simples et frugales à la belle bourgeoise. En tâtonnant, mais avec fermeté, monsieur le maire entend bien tourner la page, au risque de prêter le flanc à la caricature du "khmer vert" aussi intransigeant que déconnecté.