Sous la pression de la mondialisation a émergé un nouveau courant dans l'islam. Il se limite à définir un système de normes de comportement. Il refuse ce qui est de l'ordre de la culture au profit d'une sorte d'islam-code, adaptable à toutes les situations, du désert afghan à l'université américaine.

Réunis fin mai à Jeddah, en Arabie saoudite, les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se sont montrés inquiets face à la détérioration de la situation en Palestine et aux risques d'une intervention américaine contre l'Irak du président Saddam Hussein.

Si l'islamisme politique est polarisé par l'Etat, qu'il cherche à conquérir puis à tenir, le fondamentalisme traduit une volonté de dépasser l'Etat et de vivre au niveau de la Communauté des croyants (l'"oummah")...

La fin de l'URSS, le guerre du Golfe, la mort de Khomeyni et les aléas du processus de paix au Proche-Orient ont porté les régimes islamiques vers un islamo-nationalisme (exception faite du Pakistan), mais aussi radicalisé un néofondamentalisme terroriste et nomade néanmoins résiduel. Olivier Roy revient aussi sur la politique américaine dans la région et ses raisons économiques.

Et si le monde arabe, tout comme l'Iran, berceau du khomeinisme, était en train de se débarrasser de l'islamisme ?

Ne confondons pas l'islam et l'ensemble de la population musulmane, qui ne demande qu'à vivre en paix, avec l'islamisme, a fortiori le terrorisme islamique...

Depuis le 26 février 2015, les archéologues, les responsables de musées et les amoureux du patrimoine oriental s'inquiètent, s'attristent, s'insurgent contre les destructions massives commis par une poignée d'islamistes enragés. Et pour cause, ces fous de Dieux se sont attaqués à des vestiges multiséculaires, témoins de la splendeur des empires du Proche-Orient.

Pour la première fois, un colloque sur "La radicalisation et ses traitements" se tiendra les 5 et 6 mars prochains à l'université Paris-Diderot, en partenariat avec "L'Obs". Son organisateur, le psychanalyste Fethi Benslama, décrypte pour nous le phénomène.