Henry Laurens replace le trouble actuel du monde arabo-musulman dans l'histoire de ses interactions avec le monde occidental depuis le XIXe siècle.

Aujourd'hui, une grande partie des difficultés que connaissent les réfugiés est liée au fait qu'ils ne sont pas perçus comme des victimes de la dictature, de la guerre et de l'islamisme, mais comme des criminels potentiels. Dès qu'il y a un attentat terroriste en Europe, le migrant espère que ses auteurs ne sont pas de la même nationalité que lui.

Comment échapper à l'opposition caricaturale entre un Occident pacifié par la sécularisation et un Orient musulman où celle-ci serait inconcevable ? En s'affranchissant tout d'abord de la méconnaissance de l'histoire de l'islam, commune aux Européens rationalistes et aux fondamentalistes islamistes. Mais en observant aussi, par-delà les conflits de l'actualité, quelques signes d'une séparation en cours de la religion et du pouvoir dans certains Etats arabes et en Occident.