Après les productions triomphales du ″Nez″ de Chostakovitch par William Kentridge l'été dernier à Aix puis à Lyon, Paris peut enfin apprécier le travail somptueux de cet artiste dans ″Mozart″.

Nourrie au dessin et au collage, l'oeuvre de William Kentridge mime les errances et les échecs de la condition humaine. A Villeneuve-d'Ascq, dans la banlieue est de Lille, le LaM revient sur quarante années d'un processus de création éclaté.

Son atelier, à Johannesburg, ressemble à un havre de bêtises où toutes les idées sont permises. Espiègle et touche-à-tout, l'artiste sud-africain, 61 ans, nous parle comme personne du temps, de la modernité et de l'engagement en politique. Rencontre avant une exposition à Londres, cet automne 2016.

Rien ne prédestinait William Kentridge à devenir metteur en scène d'opéra et de fait ce n'est sans doute pas lui faire injure que de considérer qu'il n'est effectivement pas devenu metteur en scène d'opéra. Mais sa sensibilité lui permet de composer des spectacles qui comptent parmi les plus denses et les plus passionnants de ces dernières années.

Parfois une oeuvre rencontre son metteur en scène. "Le Nez" de Chostakovitch et William Kentridge se sont ainsi trouvés, au Met en 2010 puis, l'année suivante, au Festival d'Aix-en-Provence et à l'Opéra de Lyon. Soudain, deux heures sans entracte de musique abrupte et d'humour grinçant, de théâtre absurde et de codes lyriques sauvagement assassinés, se muaient en une soirée jubilatoire, acclamée par une salle enthousiaste.

Un artiste et un scientifique s'associent pour se confronter à la synchronisation, à la simultanéité et à la disparition du temps dans un trou noir. Leurs réflexions sont illustrées par divers moyens d'expression.