Nathalie Kosciusko-Morizet joue son va-tout dans la primaire des Républicains. Attention, ça décoiffe !

Cet été, "Le Point" invite les principaux candidats à la primaire à fendre l'armure. Qui sont-ils vraiment ? Pour quelles valeurs sont-ils prêts à se battre ? Cette semaine, Nathalie Kosciusko-Morizet ouvre le bal des prétendants.

Comme prévu, Nathalie Kosciusko-Morizet a été désignée candidate à la Mairie de Paris par les sympathisants de droite. Mais ce type de scrutin semble étranger à la culture politique du parti.

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, le 14e arrondissement parisien ne devait être qu'un tremplin vers l'Hôtel de Ville. C'était sans compter sur l'obstination de Marie-Claire Carrère-Gée, conseillère UMP qui refuse de céder la tête de liste.

Lorsque Nathalie Kosciusko-Morizet était novice en politique, c'est lui qui la présentait aux ministres. Aujourd'hui, Jean-Pierre Philippe n'est plus que ″le mari de″. Pour elle, cet ex-jeune loup de la Mitterrandie a renoncé au PS et à ses propres ambitions politiques. Mais oeuvre dans l'ombre au succès de la candidate UMP à la Mairie de Paris.

Elle n'a ni la notoriété ni le poids politique de l'ancienne ministre UMP, c'est pourtant elle que le PS a choisie pour l'affronter dans le 14e arrondissement. Son principal atout : un véritable ancrage local.

Elle était sûre de gagner. Elle, moderne, connectée, modérée, pensait avoir tout pour plaire aux Parisiens. Un mois après sa défaite, Nathalie Kosciusko-Morizet concède a peine quelques regrets. Mais dans son entourage, les langues peu à peu se délient. Et s'il fallait aller chercher dans la personnalité de l'ex-candidate les raisons de sa défaite.

Bourgeoise ? Bien sûr. Bohême ? Un peu. Docile ? Pas vraiment. En dépit de l'hostilité de certains de ses amis politiques, Nathalie Kosciusko-Morizet devrait mener la liste UMP à l'assaut de la mairie de Paris en 2014. Face à la socialiste Anne Hidalgo, elle ne part pas battue d'avance.

Longtemps l'ex-chef de l'Etat a toléré le franc-parler de Nathalie Kosciusko-Morizet, qu'il a promue vice-présidente de son parti. Maintenant qu'elle prétend le défier à la primaire, il a décidé de s'en débarrasser.

Nathalie Kosciusko-Morizet, sanctionnée par Fillon, est tout sauf une victime. Elle a fait un coup. Pour défendre ses idées écolos. Pour exister, comme Dati ou Pécresse.

Nathalie Kosciusko-Morizet mais aussi Bruno Le Maire et Xavier Bertrand envisagent de poser leur candidature à la présidence de l'UMP. Une révolte générationnelle qui pourrait se briser sur le mur des parrainages nécessaires.

La candidature à Paris de cette Ségolène de droite apparaît de plus en plus probable. Itinéraire d'une jeune femme (très) pressée.