Le 31 mai 1995, coup de tonnerre au festival de Cannes : "La Haine", de Mathieu Kassovitz, invite la banlieue sur le tapis rouge. Vingt ans plus tard, l'orage gronde toujours.

Que se passe-t-il dans les banlieues ? Question d'actualité qui est aussi une question de cinéma. C'est en tout cas celle à laquelle répond franchement Mathieu Kassovitz dans son second film "La Haine"...

La haine, ils la vivent tous les jours. L'un est policier. Les autres habitent la cité de la Grande Borne à Grigny...

Il a 27 ans. Comédien récompensé par le César 94 du meilleur espoir, il est avant tout réalisateur. Histoire d'une bavure, "La Haine" est la révélation de Cannes. Ses héros ? Un Noir, un Beur, un Juif confrontés à la violence policière... Dernier avertissement avant l'émeute ?

Son film, "La Haine", qu'il a tourné dans une cité de la banlieue parisienne, est l'un des trois films français de la sélection. C'est aussi, et surtout, l'un des plus attendus de ce Festival. Rencontre avec un jeune réalisateur très remarquable.

"On est enfermé dehors", dit l'un des personnages de Mathieu Kassovitz. Le film événement du festival de Cannes, devenu phénomène de société, ne pourrait-il se refléter tout entier dans cette réplique paradoxale ?...

On a accusé "La Haine" de stigmatiser les jeunes de la banlieue et d'en rajouter dans le manichéisme (la démagogie anti-flic). Pourtant ce film montre avant tout que l'espace de la banlieue n'existe pas, et que les villes ne sont pas épargnées par le mal qui les affecte...

Mathieu Kassovitz, l'homme de "Métisse", et ses potes vont en banlieue. Pour un film qui fera l'événement en 1995. Légendes et propos du réalisateur.