Jean-Marie Le Clézio retrace le destin de sa mère de l'île Maurice à Paris

Il est long et changeant, l'itinéraire parcouru par Le Clézio depuis "Le Procès-Verbal" en 1963. Et pourtant, si l'on prend en marche ce train de rêves, on voit qu'il est toujours le même, seuls varient les paysages et les personnages, très nombreux, dont les visages se pressent derrière les vitres au passage du train comme s'ils attendaient de nous quelque chose.

A 59 ans, il a toujours un physique de boys band et le même rêve secret : recevoir des lettres d'insultes.

Depuis pas mal de temps déjà, pour J.M.G Le Clézio, la vie est un voyage. Cette fois, il est allé jusqu'à Raga.

Le joli néologisme que forge Le Clézio, pour donner un titre à ce court essai sur le cinéma dit assez l'attitude décontractée, un rien nonchalante qu'adopte d'emblée l'auteur quand il s'agit de proposer une balade rythmée par une sorte de tempo musical intérieur à travers l'histoire du 7e Art.

Dans "La Fête chantée" comme dans "Gens des nuages", écrit en collaboration avec sa femme, on retrouve Le Clézio tel qu'en lui-même : un seigneur de la vie nomade.

Il nous avait fait visiter Maurice, Rodrigues, tout l'archipel des Mascareignes dans le sillage de ses ancêtres. Ne manquez pas le voyage sur l'île Plate : ce caillou-là enferme tout ce que nous savons du monde.

Dans un livre à paraître le 10 mai 2007 chez Gallimard, l'auteur du "Rêve mexicain" raconte, pour la première fois, son amour fou du cinéma.

Un nom mystérieux, presque codé, comme son auteur, né de parents mauriciens, d'origine bretonne mais de nationalité britannique. De cette hérédité métisse, Le Clézio a conservé le goût de l'ailleurs et des nouveaux horizons, hors des frontières humaines et culturelles. Son oeuvre en témoigne, qui voyage à travers les jungles du Nigeria ("Onitsha"), la mangrove de l'Ile Maurice ("Le Chercheur d'or") ou les plages de Corée ("Tempête").

J. M. G. Le Clézio a ses figures de proue. Il a ses filles de feu qui reviennent à intervalles dans son oeuvre. Ce sont des jeunes femmes qu'on imagine belles, encore que la beauté ne soit pas leur atout essentiel. Elles sont surtout intelligentes, sensibles, fougueuses. Elles sont en colère