Que peut la littérature face au Mal extrême ? Catherine Coquio, en deux livres-sommes, établit un diagnostic - étayé et mesuré.

C'est une thèse sur le dessinateur, essayiste et romancier André Rouveyre, placée sous le signe de l'ironie fin-de-siècle, qui fit découvrir à Catherine Coquio la figure de Mécislas Golberg, dont Rouveyre avait illustré un essai d'esthétique : ainsi cette spécialiste du décadentisme s'ouvrit-elle à l'histoire de l'antisémitisme et des mythes raciaux. Le génocide des Tutsi au Rwanda a lieu en 1994, Srebrenica en juillet 1995.

Catherine Coquio a donc publié en 2015 deux ouvrages monumentaux. Ils recèlent des lectures et des interrogations insatiables sur le témoignage et sur la mémoire.

Somme impressionnante de réflexions et d'analyses, ces deux ouvrages de Catherine Coquio se répondent et se complètent, tout en adoptant des tons assez différents. Ils invitent à repenser un certain nombre de mythes et de paradigmes liés à la littérature des témoins et survivants de génocides. Le lecteur qui connaît les travaux de Catherine Coquio, notamment sur le Rwanda, sur les Roms, ou sur le négationnisme, constatera la fidélité de l'auteure à ses engagements.