Le philosophe Michel Eltchaninoff s'est plongé "dans la tête" de Marine Le Pen. Décryptant ses discours, ses filiations idéologiques, il démonte la mécanique sémantique d'un propos d'extrême droite qui ne dit pas son nom.

Campagne oblige, Marine Le Pen et sa nièce Marion ont cessé les hostilités. Hier rivales, elles sont désormais associées. Leur priorité : la bataille pour l'identité de la France.

Et si l'impensable advenait ? Apres l'élection de Trump aux Etats-Unis et le Brexit, personne ne se risque plus à exclure l'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle. Pour prendre conscience des conséquences de ce tremblement de terre démocratique, nous avons passé les 144 engagements de la candidate FN au crible et imaginé les 100 premiers jours de sa présidence.

L'arrivée de Marine Le Pen à la tête du Front national en 2011 marque un double tournant dans l'histoire du parti : d'un côté un renouvellement du discours, du leadership et de l'image du FN ; de l'autre une dynamique électorale ascendante. L'un explique-t-il l'autre ? La confrontation entre analyse des discours de Marine Le Pen et étude des motivations du vote frontiste laisse présager une droitisation de l'électorat plutôt qu'un recentrement idéologique du parti.

Si le Front national de Marine Le Pen a intensifié la dimension souverainiste de son positionnement, il n'en demeure pas moins un parti disposant d'un écosystème international. Le changement de génération entre les Le Pen n'a pas révolutionné la conception géopolitique du FN, d'autant que les théoriciens de l'extrême droite radicale ont laissé un legs varié de conceptions mobilisables. Néanmoins, l'orientation frontiste est dorénavant bien plus pro-russe, aspect qui se retrouve également dans les relations transnationales du FN où Moscou a remplacé Rome comme partenaire prioritaire.

Le front républicain peut-il encore empêcher le Front national de faire main basse sur la mairie d'Hénin-Beaumont ?

A six mois des élections régionales, les dirigeants du Front national pensent que les difficultés de Nicolas Sarkozy leur ouvrent un nouvel espace. C'est dans ce contexte que la fille du chef prépare une succession au sommet qu'elle aimerait voir s'ouvrir le plus vite possible.

Marine Le Pen est prête à mettre la main sur le Front national. Qui est vraiment la cadette de la famille ? Plus modérée que son père ou plus redoutable que lui ? Portrait d'une héritière.

Qui succédera à Jean-Marie Le Pen ? Au FN, avant le congrès de la mi-janvier, la bataille fait rage entre la fille et l'ex-dauphin, Bruno Gollnisch. La première est plébiscitée par les sympathisants. Mais, pour les militants, rien n'est joué d'avance, et tous les coups sont permis.

Après le père, la fille. Le FN devrait changer officiellement de prénom à l'occasion de son congrès, ce week-end à Tours. C'est surtout un nouveau parti que la benjamine du clan Le Pen entend construire. Non pas plus light ! Bien au contraire... Avec en ligne de mire, Nicolas Sarkozy dont la défaite de 2012 constitue le préalable à une recomposition des droites.

Autour de la nouvelle présidente du Front, on dénombre beaucoup d'ex-mégrétistes, ces ″félons″ que son père vouait aux gémonies et à qui elle trouve des talents inattendus.