La rentrée littéraire 2018 offre deux magnifiques récits qui campent, à vingt ans d'intervalle, une adolescence dans le feu estival. L'une sera le jouet de l'histoire, l'autre réinvente le roman social.

"Sérotonine" de Michel Houellebecq et "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu, en plus du succès rencontré, paraissent avoir trouvé des échos dans l’actualité des derniers mois. En tant qu’œuvres littéraires, elles dessinent à leur manière des généalogies et des cartographies d’un désœuvrement des provinces françaises. Même si ces récits prennent pour objet des espaces géographiques et des milieux distincts, un constat commun affleure : des fins de mondes ont lieu, emportant avec elles existences et dignités.

Rencontre avec le sémillant Goncourt, Nicolas Mathieu.

En 2018, le prix Goncourt récompense un roman sur l’ennui... dans lequel on ne s’ennuie pas. C’est que cette émotion est plus subtile et ambiguë qu’elle n’en a l’air.

Dans "Leurs enfants après eux", tiré du roman du prix Goncourt 2018, le réalisateur de "L'Amour ouf" endosse le rôle du père usé par une violence sociale qui ronge jusqu'aux relations intimes. Dialogue entre l'écrivain et l'acteur.

Tout a été dit ou presque sur les adaptations des oeuvres littéraires au cinéma : leur importance quantitative (20 % des films sortis en salle en France sont adaptés d'un livre selon une enquête du CNL), leur fonction patrimoniale, l'éventail des définitions de ce qu'est une adaptation réussie ou ratée, la querelle de l'inadaptable (depuis Barthes, Foucault et Salo), etc. J'aimerais donc passer rapidement sur le fait que "Leurs enfants après eux" est "inspiré" (mot choisi au générique) du remarquable roman de Nicolas Mathieu, prix Goncourt en 2018 et grand succès d'édition.