A travers une comparaison entre le Petit Larousse de 1906 et celui de 2002, l'auteur, en 250 définitions, montre l'évolution de la société sur un siècle : ainsi, pour le mot conjugal, l'édition de 1906 donne comme exemple : la fidélité conjugale, celle de 2002 propose : quitter le domicile conjugal.

Pour Merritt Ruhlen, toutes les langues du monde ont une origine commune. Dans un livre clair et vivant, il appelle ses lecteurs à témoin et leur propose de découvrir eux-mêmes les parentés entre langues. L’hypothèse d’une «langue mère» ancestrale défendue par l’auteur, mais à laquelle s’opposent beaucoup de linguistes, converge avec les données récentes de l’archéologie en faveur de l’origine unique de l’espèce humaine.

Reconstitue l'histoire de la langue allemande, ses origines, son évolution. De nombreux exemples de mots, de constructions et de tournures permettent d'en comprendre la complexité en faisant appel, dans ses références historiques, à la phonétique, à la lexicologie, à la grammaire.

Après un tour d'horizon du paysage linguistique mondial sont étudiés les éléments constitutifs du langage, la classification des langues, les étymologies des noms de famille et de lieux, les rapports entre langue et société. Pas scientifique mais personnel et amusant.

Voici le livre, longtemps demeuré introuvable en France, par qui le scandale est advenu. S'ils s'accordent sur l'existence de plusieurs grandes familles de langues à travers le monde, les linguistes disputent d'une quelconque parenté entre ces dernières. Ainsi, les langues d'Europe, membres de la famille indo-européenne, n'auraient aucun lien avec les autres. Merritt Ruhlen démontre le contraire : les langues actuellement parlées sur terre descendent toutes d'une seule «langue mère», qu'il reconstitue. Son hypothèse, parfaitement compatible avec les arguments fournis par l'archéologie et la génétique des populations en faveur de l'origine unique et africaine de l'homme, pose que l'expansion des langues a suivi l'évolution d'Homo sapiens à travers les âges et la planète. Depuis sa parution, cet ouvrage est au centre des débats entre linguistes, généticiens, archéologues : la similitude de certains mots, tel «mère», dans toutes les langues s'explique-t-elle par des dispositions cognitives communes à l'espèce ou bien par l'existence d'une langue première ? Dans un long épilogue à l'édition française, Ruhlen répond à ses critiques et conforte sa démonstration.