Réflexion sociocritique sur l'influence du complexe d'Oedipe dans les oeuvres littéraires romantiques des années 1830. La littérature romantique et son héros se situent dans un contexte historique et social qui explique l'émergence du complexe d'Oedipe dans les textes de Stendhal, Musset et certains textes de Balzac notamment.

C'est dans le roman qu'on peut lire, plus encore et autrement que dans l'histoire, le long et difficile dialogue entre deux humanités que la Révolution française a séparées : celle, aristocratique, de la civilité, du goût, du commerce des esprits, des mœurs et des manières ; celle, démocratique, qui devait les congédier au nom de l'égalité. Mais c'est dans le roman aussi que la Révolution peine à imposer les principes égalitaires. Car il n'y a pas, en littérature, de table rase. Le roman en France reste attaché par mille et un fils à la société que la Révolution a détruite ; il ne cesse de les renouer et de les tisser à sa manière : le monde évanoui se perpétue dans les Lettres. Mona Ozouf a voulu le retrouver en relisant quelques romans qui jalonnent le XIXe siècle, de Germaine de Staël à Anatole France, en passant par Balzac, Stendhal, George Sand, Hugo, Barbey d'Aurevilly, Flaubert, Zola. Au fil de ses lectures, elle repère ce que l'Ancien Régime a légué à la France moderne. Elle raconte les espoirs et les illusions qu'il continue à nourrir. Elle met en lumière ce que le travail de la démocratie comporte de vitalité, de promesses, de réussites individuelles ; mais aussi ce qu'il recèle de banalité, d'uniformité, parfois de désenchantement. La longue négociation que retrace cet essai entre Ancien Régime et Révolution s'achève sur un compromis, que bientôt l'affaire Dreyfus paraîtra dénoncer, sans pour autant parvenir à en altérer les termes.

Spécialiste de la littérature fin de siècle, Daniel Grojnowski signe chez Corti son deuxième essai après Aux commencements du rire moderne. Il a également établi l’anthologie des fumistes (L’esprit fumiste et les rires fin de siècle) et l’édition du texte de Jules Huret, Enquête sur l’évolution littéraire.

Spécialiste de la littérature populaire fantastique, Jean-Baptiste Baronian est l'auteur d'une oeuvre féconde et remarquée qui compte des romans, des contes, des anthologies, ainsi que des essais sur les genres policier et fantastique. Il vit à Bruxelles.

Cette observation de quelques grands romans (écrits par Balzac, Flaubert, Zola, Maupassant, Aragon) de la tradition dite "réaliste" débouche sur une certitude: "le réalisme de doctrine a été mis en pièces par les réalistes eux-mêmes" (cf. l'introduction, p. 1-9). La quasi-totalité du livre a paru en prépublication dans divers ouvrages et revues.

Avec Freud une nouvelle discursivité s’est instaurée dans le monde. Mais sa pensée a mûri dans un contexte épistémique et éthique précis. Lacan a souligné ce que Freud doit à la culture du « bonheur dans le mal » dans les lettres et la pensée. Baudelaire, Huysmans, Bataille, réunis dans cet ouvrage, ont en commun de tenter de constituer leur expérience en savoir. Ils se font, chacun à leur manière et avec une radicalité inégale, théoriciens de leur expérience subjective, de leur œuvre, et des arrangements de jouissance de leur époque. Ils récusent ce que Baudelaire nomme « l’entreprise du bonheur du genre humain ». Cette interrogation fait date dans l’histoire de la littérature. Elle ne date pas pour autant. Elle a contribué à frayer la voie où Freud s’est engagé. Elle est bien l’affaire de la psychanalyse aujourd’hui, et elle intéresse aussi chaque sujet.

Né en 1937, Pierre Pachet est l'auteur d'essais et de récits dont Nuits étroitement surveillées (Gallimard, 1981), Autobiographie de mon père (Autrement, 1994), Conversations à Jassy (Maurice Nadeau, 1997) et L'Amour dans le temps (Calmann-Lévy, 2005).

Réalisé par une vingtaine d'auteurs, sociologues, spécialistes de littérature, historiens, écrivains, syndicalistes, ce livre met en évidence l'évolution des représentations du salariat dans le roman. Il incite ainsi à redécouvrir les oeuvres d'auteurs éminents tels Émile Zola, Henri Barbusse, Louis Aragon, Roger Vaillant, fouis Guilloux, mais aussi celles plus méconnues de Charles-Louis Philippe, Marguerite Audoux, Henry Poulaille, Pierre Semard ou Georges Valero. Sans prétendre à l'exhaustivité, ces explorations littéraires permettent de questionner l'évolution contemporaine du roman.

Proche du grotesque ou d'une farce qui tournerait court, la blague est-elle triste? Selon l'analyse détaillée, à partir d'exemples, de Nathalie Preiss, la blague remet en cause la représentation fondée sur la ressemblance, elle invite à passer du désenchantement du monde au ravissement de l'art.