Une cinquantaine de dignitaires catholiques et musulmans se réunissent le 4 novembre 2008, à Rome, pour aider au dialogue entre l'islam et le christianisme.

Les deux principales branches religieuses de l'islam se sont opposées sur la représentation du Prophète par "Charlie Hebdo", divisant de manière claire ce que l'on appelle le monde arabe.

Cet essai discute les expériences issues d'une étude transnationale de la controverse autour des caricatures de Mahomet et leurs répercussions. L'approche proposée s'inspire du concept de "lecture en contrepoint" d'Edward Said. Un aspect important des lectures en contrepoint, à notre époque, tient au fait que le développement de l'environnement médiatique pendant les vingt dernières années a accentué la porosité des sphères publiques nationales.

"On a vengé le prophète Mohammed." C'est par ces mots que les frères Kouachi avaient clos leur tuerie à "Charlie Hebdo" il y a tout juste deux ans. Une allusion à l'affaire des caricatures née dix ans plus tôt au Danemark. Ces dessins, l'imam danois Ahmed Akkari les avait violemment combattus, au point d'être accusé d'avoir mis le feu aux poudres. Aujourd'hui, c'est contre l'islamisme qu'il prêche, affichant volontiers sa repentance dans les médias. Au risque de passer pour un opportuniste.

La manipulation des textes sacrés, leur interprétation abusive par des fanatiques non éclairés, trahit l'islam et son Prophète, dénonce l'islamologue Eric Geoffroy.

L'islam a mis en avant l'idée qu'aux origines était une communauté harmonieuse. Et pourtant... Une guerre fratricide éclate moins de trente ans après la mort du Prophète. Et son enjeu est très politique.