Grutiers, éboueurs, dockers... Comment ils ont fait de Marseille une caricature.

Les vols à l'arraché se multiplient, le trafic de drogue gangrène les cités, les petits caïds font le coup de feu... Rarement a régné un tel climat d'insécurité. Au grand dam d'une population qui, faute de se sentir protégée, cherche parfois des boucs émissaires.

Après un été meurtrier et des semaines tumultueuses, comment se porte la ville sur laquelle se braquent les caméras, les polémiques et, bien souvent, les idées reçues ? « L'Express » est allé prendre le pouls de ses habitants, des cités aux quartiers pavillonnaires, du commissariat central aux hôpitaux. Enquête sur une violence aux multiples visages.

Marseille fut une ville en déclin jusqu'à ces dernières années. Il est vrai que la municipalité et la communauté urbaine ne maîtrisent plus qu'une part réduite de leur devenir mais leurs profondes difficultés tiennent aussi à la combinaison de phénomènes que pourtant la plupart des autres grandes villes françaises et de nombreux ports ont su affronter et parfois surmonter.

La manifestation de défense des services publics n'a réuni que 2 000 personnes sur le Vieux-Port. Les luttes de la SNCM, des dockers, des Nestlé, des traminots, des associations de quartier ne s'additionnent pas.

Au fil d'une immersion approfondie, Jérôme Pierrat et Sébastien Thoen révèlent les différents visages du banditisme marseillais. Où semblent sombrer de plus en plus de jeunes exclus du jeu social.