La grève de la faim de prisonniers de l'IRA métamorphosée en crucifixion enluminée, filmée avec une outrance gênante par le plasticien Steve McQueen

Une parabole emphatique et pesante sur la solitude et le sexe triste, où se dresse quand même Michael Fassbender, acteur turgescent.

Dans son premier film, Hunger, Steve McQueen revient sur une période tragique de l'Irlande du Nord : la mort de dix militants indépendantistes, dont Bobby Sands, après plus de deux mois de grève de la faim. Un film brutal et saisissant par sa sobriété.

Hunger : un film choc sur un combattant de l'IRA mort en prison en 1981 après 66 jours de grève de la faim.

"12 Years A Slave", oscar du meilleur film en 2014, l'avait consacré comme réalisateur. L'artiste britannique n'en a pas pour autant délaissé son oeuvre de plasticien. Il expose à Paris "Ashes", hommage à un jeune homme rencontré en 2001 en Grenade et décédé depuis. Un travail de mémoire aussi, sur la terre de ses parents, ancienne colonie aujourd'hui démunie.

Dans l'anonymat de la mégalopole new-yorkaise, Brandon a pris l'habitude de vivre reclus sur lui même et de cultiver un jardin secret où ne pousserait que du chiendent. Alors, quand il voit sa soeur débarquer pour une durée indéterminée, son intimité se trouve directement menacée par cette intrusion qui va le contraindre à sortir de son isolement pour se révéler à lui-même et aux autres. Parce que cet homme bien sous tous rapports est un obsédé sexuel dont l'addiction a fini par envahir les jours et les nuits.

Le réalisateur de 39 ans, connu pour son travail de vidéaste, fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma avec Hunger. Portrait de l'auteur récompensé d'une Caméra d'or au Festival de Cannes

En moins de deux mois, trois cinéastes, Lee Daniels ("Le Majordome"), Steve McQueen ("12 Years A Slave") et Ryan Coogler ("Fruitvale Station") ont choisi d'explorer la violence faite à leurs ancêtres ou à leurs contemporains. Actes mémoriels ou militants ?