Après des milliers de décès aux Etats-Unis, ce puissant opiacé affole l'Europe.

La "lean", un cocktail à base de codéine, a de plus en plus d'adeptes en France. Au point que les autorités ont interdit la vente sans ordonnance de médicaments contenant la fameuse molécule. Rencontre avec des figures hexagonales de ce rap sous influence. Aussi : "Mes patients sont des enfants de cadres", entretien avec Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction et psychologue clinicien dans un centre de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie.

Pour soulager la douleur, les antalgiques codéinés font aujourd'hui fureur : non seulement ils sont très efficaces, mais il sont aussi vendus sans ordonnance. Or, le patient l'ignore souvent, ces médicaments créent une véritable dépendance "morphinique". Un état de fait inquiétant.

La consommation addictive par les patients de ces médicaments antidouleur a des effets dévastateurs outre-Atlantique, où les overdoses font des milliers de morts chaque année. Les autorités sanitaires françaises commencent à prendre la mesure du danger.

Ils meurent d'overdose. Par dizaines de milliers. Ils sont n'importe qui, une Amérique moyenne, blanche, sans histoire. A l'origine de leur addiction, une rage de dent ou un mal de dos. Durant vingt ans, les médecins ont prescrit un puissant opiacé pour soulager leur douleur.

La consommation d'opioïdes et d'anxiolytiques s'envole depuis quelques années chez les mineurs. Et l'on tarde à mesurer l'ampleur du problème.

La crise des opioïdes a transformé le centre-ville en repaire de drogués. En cause : le fentanyl, 50 fois plus dangereux que l'héroïne.

Ils tuent davantage que les accidents de la route ou les armes à feu. Après avoir ravagé les ghettos noirs dans les années 1990, les opiacés déciment désormais les banlieues pavillonnaires et la petite classe moyenne américaines. Inédite par son ampleur et par ses victimes, cette épidémie d'overdoses l'est aussi par son origine : les consommateurs sont devenus dépendants en avalant des antidouleurs prescrits par leur médecin.

Le mur à la frontière ne suffit plus : les républicains promettent une opération militaire contre les cartels mexicains. Une idée qui plaît aux électeurs révoltés par les ravages du fentanyl, explique cette chroniqueuse progressiste.