Le 22 février 2006, les médias serbes annonçaient - à tort - l'arrestation du général accusé notamment du massacre de Srebrenica en 1995.

Le gouvernement sait où se cache l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie et pourrait le livrer à tout moment au tribunal de La Haye. A condition d'obtenir davantage de concessions sur le Kosovo.

Bien que sa tête soit mise à prix, Ratko Mladic continue à vivre comme un prince en plein Belgrade sans crainte d'être arrêté. Des images récemment diffusées par la télévision bosniaque en témoignent

Le journal de bord du général fugitif jette une lumière crue sur le cynisme de leur auteur, mais aussi de toute la clique politique et militaire qui a mis à feu et à sang l'ex-Yougoslavie.

En arrêtant le responsable du massacre de Srebrenica, entre autres, les autorités serbes montrent leur désir de tourner une page noire de leur histoire. Mais plusieurs questions importantes restent à régler.

Le jugement de l'ancien homme fort de Pale par le Tribunal international est indispensable. Mais les autres dirigeants serbes, y compris ceux que soutiennent aujourd'hui les Américains, ne sont pas moins opposés que lui à la paix de Dayton.

Le cerveau de toute l'affaire, c'est Milosevic. Le stratège politique qui berne les Occidentaux, c'est Karadzic. Mais l'homme qui, sur le terrain, a conçu et exécuté la campagne de terreur par laquelle les Serbes ont conquis 70% de la Bosnie, c'est Ratko Mladic. Le Tribunal pénal international vient de l'accuser de crimes contre l'humanité.

Plus de deux ans après sa création, le Tribunal de La Haye, qui a inculpé 74 criminels de guerre de l'ex-Yougoslavie, n'en détient que 7. Mais son président ne désespère pas de voir "au moins Karadzic" arrêté d'ici à la fin de l'année.

Il était l'un des hommes les plus recherchés au monde. Isolé et malade, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie se terrait dans un village non loin de Belgrade.