Le Français Edgar Morin, l'Allemand Jürgen Habermas, l'Américain Henry Kissinger, le pape François. Quatre grandes voix. Un peu chevrotantes. Mais, justement, ces "vieilles figures" de notre Histoire confrontent au présent leur expérience du tragique - pour certains d'entre eux la Seconde Guerre mondiale - afin de faire entendre un discours différent sur la guerre russe-ukrainienne, un propos dissonant dans ce concert de paroles... parfois un peu trop univoques.

Philosophe, sociologue, Edgar Morin, bientôt centenaire, appartient à l'histoire de presque deux siècles. Ce penseur qui a été mêlé de près aux tumultes intellectuels de l'après-guerre dispose désormais d'une amplitude de vue qui voit plus loin que les cadres imposés par des mémoires trop immédiates. C'est un bon moment pour engager avec lui la conversation d'un honnête homme qui a cherché, sa vie durant, à nommer la « modernité » de son temps, à la comprendre dans sa complexité.

Les fragments d'Héraclite comme la pensée d'Edgar Morin vous ont toujours semblé des massifs infranchissables ? Rapprochez l'obscurité de l'un, la complexité de l'autre, et tout devient lumineux. C'est que, nous raconte Edgar Morin, l'oeuvre d'Héraclite n'a cessé de l'accompagner, de l'Occupation jusqu'à aujourd'hui. En complément, un encadré : le match Parménide / Héraclite.

Quelle école voulons-nous ? Comment l'adapter aux défis d'aujourd'hui ? Et par quels leviers conduire le changement dans une institution souvent perçue comme sclérosée ? Ces questions de fond méritent un débat renouvelé, collectif. Car depuis Jules Ferry, tout a changé : les individus, la société, l'économie, les voies d'accès au savoir. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, livre à Sciences Humaines sa philosophie de l'école et sa conception de son propre rôle, dans un dialogue approfondi avec le sociologue Edgar Morin, défenseur d'une éducation plus innovante.

Edgar Morin, l'un des grands penseurs de notre temps, publie "Leçons d'un siècle de vie" (Denoël). Le dernier essai d'un homme qui n'a cessé de s'interroger sur sa propre vie et sur la nôtre. Extraits exclusifs.

Acteur engagé dans les grands événements de ce siècle, Edgar Morin a connu la Résistance, la désillusion communiste, l'effervescence de Mai-68 et de la contre-culture californienne, et il a anticipé l'actuelle urgence écologique. Pour nous, ce« philosophe sauvage», désormais centenaire, revient sur une vie de combats.

Relier les savoirs pour penser la complexité humaine : c’est le programme que s’est fixé Edgar Morin. A 100 ans, il raconte à "Sciences Humaines" sa trajectoire, ses combats, ses inquiétudes et ses espoirs face à l’avenir.

A l'occasion de la sortie de son livre "Les souvenirs viennent à ma rencontre", nous sommes allés rendre visite à Edgar Morin. Nous avons évoqué les événements et les rencontres qui l'ont formé, les idées et combats auxquels il tient. Mais nous avons aussi parlé d'avenir et des projets de cet éternel jeune homme de 98 ans.

Les sociologues Gérald Branner et Etienne Géhin publient "Le danger sociologique" (PUF), où ils dénoncent les dérives d'une frange de la sociologie qui préfère les a priori idéologiques à l'argumentation scientifique. Alain Touraine, Edgar Morin et Nathalie Heinich leur répondent.

Le sociologue publie, à 96 ans, son premier roman écrit il y a soixante-dix ans. Il y relate la mort cachée de sa mère, qui a hanté sa vie.

Le sociologue et philosophe alerte contre l'engrenage du conflit engagé par la Russie. Lucidité salutaire ou combat de trop ?