En dépit d'une image de centralisation jacobine, la France a manifestement tout au long de son histoire une réelle flexibilité en matière de nationalité. Elle est le pays d'Europe qui a le plus changé de législation ; elle n'a abandonné aucune des expériences et des pistes qu'elle avait tentées.

En multipliant les déclarations discriminatoires à l'encontre des Français d'origine étrangère puis des Roms, Nicolas Sarkozy et ses proches cherchent avant tout à reconquérir une partie de leurs électeurs déçus en tablant sur leurs préjugés racistes, constatent les commentateurs étrangers qui s'inquiètent de ces dérives. Un jeu aussi injuste pour ses victimes sans défense que dangereux pour la sauvegarde du grand principe de l'égalité républicaine.

La question est cruciale : face aux grands défis de notre époque, l'identité de la nation mérite une réflexion approfondie. Or le sujet divise bien plus qu'il ne rassemble. Ce qui devrait être le ciment de notre "vivre ensemble" est devenu une ligne de fracture. Hors des postures partisanes, L'Express rouvre le débat. Sommaire. "Ce qui fait la France, ce n'est pas un territoire". Noces en bleu, blanc, rouge. "Insaisissable identité". Une nation peu reconnaissante.

Le débat sur l'identité française revient par la fenêtre. Avec son cortège d'inerrogations sur la laïcité et ses contours, et sur la déchéance de nationalité. Une proposition élyséenne bien accueillie à droite, mais qui fracture la gauche?

Si ″servir dans l'armée est un devoir pour tout citoyen″, c'est aussi la possibilité offerte pour un étranger, engagé volontaire dans une unité militaire française, d'obtenir la nationalité. Et cela, dès 1789.

L'acquisition et la déchéance de la nationalité sont à nouveau entrées dans le champ politique. Comme par le passé, droit du sol de l'Ancien Régime et droit du sang de la Constitution de 1791 alternent. Mais c'est oublier que l'Histoire commune forgée par la IIIe République, la langue officialisée par François Ier, les guerres sont aussi des composantes, des signes d'appartenance à une même communauté...

Ils ont 18 ans ou un peu plus. Ils sont venus d'ailleurs. Mais leur vie est ici. Et souvent leur seule famille. Du jour de leur majorité, ils risquent à tout moment d'être renvoyés dans ce pays d'origine qui leur est devenu étranger.

Ouf ! Au second tour de l'élection présidentielle, les Français ont écarté, par 82,2% des suffrages exprimés, M. Jean-Marie Le Pen, candidat du Front national. Le déshonneur qui accablait le pays, tombé comme plusieurs de ses voisins dans le piège de l'extrême droite, n'était plus qu'un souvenir : le peuple avait terrassé l'hydre xénophobe.

La carte d'identité est traditionnellement associée aux convulsions politiques du XXe siècle. En réalité, les instruments d'identification ont une longue histoire dont le tournant se situe au XVIIIe siècle.