Skier par 35° C en plein mois de juillet ? C'est désormais possible. Des mini-usines à neige installées dans des conteneurs ringardisent les bons vieux canons à neige.

Le réchauffement climatique dégrade les conditions d'enneigement dans les stations, et le constat ne devrait que s'aggraver à l'avenir. Les stations ont donc de plus en plus recours aux canons à neige : selon une étude parue dans "Scientific Reports" et portant sur 129 stations alpines, le volume d'eau nécessaire pour couvrir 45 % des pistes en neige de culture atteindrait 40 millions de m3 par an pour la période 2030-2050, alors qu'il n'en fallait que 10 à 20 millions entre 1986 et 2005 pour couvrir 15 % des pistes.

Dans les Alpes, l'économie et la culture sont inséparables des hivers enneigés. Il est devenu urgent aujourd'hui de préserver la neige et la glace, menacées par le réchauffement.

Le recours toujours plus massif à la neige de culture constitue une fuite en avant désastreuse. Les dernières études sont formelles : les sports d'hiver ne survivront pas au réchauffement climatique en cours.

Farine, pop-corn, amiante blanc, papier : depuis que le cinéma existe, quantité de techniques ont été utilisées pour simuler la neige à l’écran. C’est aujourd’hui la société britannique Snow Business qui domine le marché. Visite guidée.

Chaque degré supplémentaire fait perdre un mois d’enneigement aux stations de ski. Pourtant elles s’obstinent. Plus de neige ? Elles en fabriqueront. Plus d’eau pour fabriquer de la neige ? Elles feront des retenues collinaires. Et s’il y a des opposants, ses lobbies sont assez puissants pour imposer leur contre-discours. Enquête sur le business de l’or blanc qui poursuit sa croissance, sous perfusion de subventions publiques, malgré la fonte des neiges.

Alors que la planète se réchauffe, une course absurde à la neige est engagée dans les stations. Le ski exécute un slalom dangereux entre intérêts économiques et enjeux environnementaux.