Xavier Niel est un dévorateur. Et pendant la crise du Covid, son appétit s'est aiguisé : en plus des télécoms et des médias, il a ajouté à son empire des parts dans la grande distribution et l'alimentation. Mais on ne peut grossir de la sorte et imposer sa vision du monde sans s'appuyer sur quelques protecteurs. Dans l'univers des start-up bien sûr. Au sommet de l'Etat aussi.

Durant la dernière décennie, et tandis qu’il investissait massivement dans la nouvelle économie avec son fonds d’amorçage Kima Ventures, Xavier Niel s’est engagé dans de multiples opérations immobilières à Paris, à titre personnel comme par le biais des filiales de son groupe de télécommunications Iliad-Free. Certaines ont été très médiatisées, d’autres beaucoup moins.

Rodolphe Saadé, le roi du transport maritime, va-t-il s'imposer face à Xavier Niel, l'ogre des télécoms ? L'offre du premier sera présentée lundi 9 mai 2022 devant le conseil d'administration du journal. En conflit d'intérêts, les administrateurs nommés par le second seraient dans l'incapacité de s'y opposer.

En lançant l'idée d'un référendum d'initiative partagée sur le bien-être animal, Xavier Niel et ses amis ont rouvert un débat ultrasensible.

Ils sont les nouveaux maîtres du monde. L'un dirige SFR, l'autre Free. Ils règnent sur des empires de câbles, d'ondes et de papiers. D'immenses usines à gaz qui relient, irriguent et aussi influencent nos cerveaux.

Ce ne sont pas seulement de grands patrons, mais de véritables barons, car ils ne se contentent pas de diriger leurs groupes respectifs en managers habiles, ils en contrôlent le capital ; souvent avec des membres de leur famille. Certains, comme Bernard Arnault ou Vincent Bolloré, sont présents de longue date à l'avant-scène du capitalisme français et parfois même mondial. D'autres, à l'instar de Rodolphe Saadé ou de Daniel Kretinsky, sont montés plus récemment sur le podium hexagonal.

Trublion du web, agitateur de connectivité, accélérateur de mobilité... les expressions pour qualifier Free, la filiale d'Iliad fondée par Xavier Niel, ne manquent pas. Retour sur une épopée homérique.

En 2010, associé à Xavier Niel et à Matthieu Pigasse, Pierre Bergé met la main sur le quotidien du soir "Le Monde". Grâce à lui, et à un don de 10 millions d'euros, la rédaction gagne son indépendance. Mais en coulisse, le chemin n'est pas toujours rose.

Ce devait être une simple formalité administrative, M6 était sûr d'obtenir la prolongation de sa fréquence hertzienne. Jusqu'à ce que Xavier Niel se mette sur les rangs avec son projet de nouvelle chaîne, SIX enjouant sur le mieux-disant culturel...