Fabius, Strauss-Kahn, Hollande, Lang, ou même Jospin... Derrière la bataille autour de la Constitution européenne se profile déjà une autre lutte : celle qui verra un de ces hommes porter les couleurs des socialistes dans la course à l'Elysée. Quels sont les atouts et les handicaps de chacun d'entre eux ? Le sondage de la Sofres apporte des réponses et des éclaircissements parfois inattendus.

"Rien n'est joué", dit-il. Pourtant, l'ancien ministre de l'Economie se prépare déjà au succès.

A quelques jours du référendum socialiste, le suspense reste entier. Pour mobiliser, les leaders du parti multiplient meetings et débats. Pendant une semaine, François Bazin les a suivis dans cette course effrénée où se jouent à la fois le destin de l'Europe, le sort du PS et leur avenir personnel.

S'ils votaient le 1er décembre 2004, ils seraient massivement favorables à la Constitution européenne. Les militants peuvent-ils prendre le risque de couper le PS de ses électeurs ?

Au terme d'une année qui a vu le Parti socialiste gagner successivement trois élections, son premier secrétaire sort renforcé du référendum interne sur la Constitution européenne. Indéboulonnable à la tête de l'appareil, il fait désormais partie, et en bonne place, du club des présidentiables.

Il voulait être le candidat "évident" du PS. Depuis la défaite du non, on voit mal ce qui pourrait le remettre en selle.

Face au camp du non qui s'organise à gauche, Hollande met en place sa stratégie : faire simple, faire gauche, faire vite...

Comment a-t-il vécu la défaite ? Quelles leçons en tire-t-il ? Votera-t-il la révision constitutionnelle ?

Le non à la Constitution européenne de l'ancien Premier ministre "l'a coupé du PS". Aujourd'hui, pour la présidentielle, "les militants choisiraient Hollande".

Les excès d'Henri Emmanuelli, qui a comparé le oui du PS au vote des pleins pouvoirs à Pétain, servent le premier secrétaire devant les militants mais altèrent son image de chef dans l'opinion.

D'un côté, les sociaux-démocrates pro-européens. De l'autre, ceux qui rêvent encore de rupture avec le capitalisme et appellent à voter non.

Comment la gauche réformiste, celle des militants et des responsables, peut-elle retrouver sa marge de manoeuvre, son projet original dans un monde que dominent les forces du marché et du libéralisme ?