En 2002, Bernard Poignant envoyait au candidat Jospin des lettres alarmistes. Aujourd'hui, autour de lui, ils sont mort d'inquiétude. Mais à qui écrire désormais ?

Entre le soir du premier tour et le "dialogue" Royal - Bayrou de samedi, la politique française est entrée dans une nouvelle ère. Autre gauche ? Nouveau centre ? C'est l'heure du dégel. Pour en arriver là, il fallait qu'une main se tende et qu'en face on ne la repousse pas. Et tant pis si le PS renâcle et si l'UDF s'éparpille.

Echec personnel d'une candidate baroque ou échec collectif d'un parti qui n'a jamais tiré les leçons du désastre de 2002 ? C'est surtout sa ligne politique et son système d'alliance que les PS va devoir refonder. Avec Ségolène Royal...

Candidate, elle était. Candidate, elle demeure. Et tant pis si cela ne fait pas l'affaire des autres dirigeants socialistes. A commencer par le premier d'entre eux : François Hollande.

Pour le PS tel que François Mitterrand l'avait restructuré en 1971 au congrès d'Epinay, c'est aujourd'hui le bout de la route. Le défi qui se présente désormais à la gauche française est le suivant : accepter l'économie de marché pour l'orienter dans le sens de la justice sociale.

Trois mois après la victoire de Nicolas Sarkozy, Jacques Julliard revient sur les leçons de la présidentielle et interpelle le PS sur les vraies raisons de sa défaite.

Un simple rapport, un poste dans une commission, un ministère... Peu importe la taille de l'hameçon. Le président, au nom de l'ouverture, a planté ses lignes au coeur même de la machine socialiste.

L'ancien ministre de l'Economie achève cette semaine une série de trois contributions où il tente de dessiner les frontières d'une social-démocratie enfin assumée.

Elle ne cautionnera pas une tentative d'assassinat politique de François Hollande. Mais elle se prépare à la conquête du PS.

Comment refonder la gauche ? A l'appel que nous avons lancé au lendemain de l'élection présidentielle, vous êtes très nombreux à répondre.

En se plaçant ostensiblement à l'écart des débats du parti dont elle brique pourtant la direction, l'ancienne candidate déroute ses plus fidèles soutiens.

Pour le maire de Paris, "à force de slalomer entre les sujets sensibles", les socialistes ont dissuadé les citoyens de leur donner une majorité. C'est à partir d'un socle idéologique qu'il définit comme un "pôle de clarté" que Bertrand Delanoé entend rebâtir une gauche décomplexée et réaliste.