La Moldavie s'apprête à signer un accord d'association avec Bruxelles. Au grand dam de Moscou, l'Ukraine s'y prépare également. L'Arménie, elle, confirme son ancrage dans le sillage russe.

Les Ukrainiens ont manifesté en masse après le refus du gouvernement de poursuivre les négociations en vue d'un accord d'association avec l'Union européenne. Alors que le président ukrainien joue sa survie, l'Europe, elle, en a peut-être déjà assez de ce pays ″incompréhensible et imprévisible″.

L'homme est calme, le politicien expérimenté et sa feuille de route est clairement fixée par le président Ianoukoviych : sortir le pays de l'isolement relatif dans lequel il est confiné depuis l'incarcération de son célèbre prédécesseur, Ioulia Tymochenko.

Après le carnage du 24 janvier 2015 à Marioupol, le pays appelle l'Europe à l'aide. Mais seuls les Etats qui ont vécu des années dans l'ombre de Moscou le soutiennent.

La victoire du non au référendum sur l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine ambarrasse Bruxelles.

Avec plus de 61% des voix, les Néerlandais ont dit non à l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine lors du référendum du 6 avril 2016. Un plébiscite révélateur du courant eurosceptique parmi la population.

En trahissant sa promesse de rapprochement avec l'Union européenne, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, dès le 21 novembre 2013, a provoqué un immense mouvement populaire. Quelques jours après de brutales répressions. Michel Eltchaninoff a été témoin de la puissance d'un soulèvement inattendu.

Fin novembre 2013, à quelques jours de la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne, Kiev a soudainement rompu les négociations, accédant ainsi à la demande pressante de Moscou. Coincée entre deux puissances qui voient en elle tantôt un grand marché, tantôt un pion géopolitique, l'Ukraine, sous la conduite de son gouvernement autoritaire, zigzague sur une voie étroite.

Pour les manifestants de Kiev, le rapprochement avec l'Europe était une chance d'en finir avec la corruption, l'affairisme et un système de plus en plus autoritaire.

Entre l'Ouest, favorable à l'UE, et le reste du pays, majoritairement russophile et russophone, une cohabitation est-elle encore possible ? Question inévitable après la chute du président Viktor Ianoukovitch. Et ce n'est pas la seule.

Déclenché le 21 novembre 2013 par le refus du président Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'UE, le mouvement de protestation s'est durci depuis le 16 janvier 2014, date de la promulgation de lois anticontestation draconiennes. Après des violences qui ont fait plusieurs morts, l'opposition continue de négocier, mais elle est débordée par la rue à Kiev et dans les régions. Face à l'ampleur de la contestation, le pouvoir semble céder. L'Ukraine oscille entre un changement radical de la société et le risque d'un conflit plus grave.