Les candidats américains savent qu'ils doivent compter avec les appartenances religieuses des électeurs. Mais le comportement de ces derniers, qu'ils soient juifs, protestants ou catholiques, n'obéissent plus aux schémas connus et déjouent les prévisions.

Le résultat des élections américaines a placé sur orbite les deux candidats à la prochaine élection présidentielle : à droite, le fils de l'ancien président Bush, et, chez les démocrates, le vice-président, dauphin de Bill Clinton.

Conservateur et modéré, rigide et drôle, gaffeur et brillant, le sénateur de l'Arizona John McCain, candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de novembre, grignote dans les sondages l'avance de son rival, le gouverneur du Texas George Bush Jr.

Héros du Vietnam, favorable au lobby des armes, plutôt hostile à l'avortement, John McCain, adversaire de George Bush Jr pour l'investiture républicaine, est de plus en plus populaire.

Aux Etats-Unis, la peine de mort est l'invitée surprise de la campagne électorale. Mais il ne faut pas rêver. 73 % des Américains soutiennent, en dépit de toutes les révélations sur l'accumulation des erreurs judiciaires, la politique antiabolitionniste.

Plus incisif, plus courageux, plus humain, le candidat démocrate Al Gore a comblé son retard dans les sondages.

L'Amérique peut-elle rester encore longtemps sans président élu ? Les votes des électeurs d'outre-mer feront-ils basculer le résultat ?

Finalement élu à l'arraché, le 43e président des Etats-Unis arrive au pouvoir avec une légitimité discutée, une presse hostile, une majorité parlementaire fragile, un parti divisé, alors que le pays n'est plus à l'abri de la récession économique.

Les Etats-Unis, qui entendent volontiers incarner l'idéal démocratique et passer pour les "maîtres du monde", viennent de traverser une période de désarroi en raison de la controverse qui a porté sur l'issue de leur élection présidentielle [...].

Ni Bush ni Gore ne peuvent plus espérer désormais bénéficier de cette légitimité populaire sans laquelle rien n'est possible.

A une semaine de l'élection, l'avance de George W. Bush sur Al Gore ne dépasse pas 3% et tout reste possible.