A la prison de Fresnes ou en milieu fermé, la psychiatre Magali Bodon-Bruzel côtoie, depuis vingt ans, ceux que la société préfère voir comme des monstres. Par-delà les peurs, elle livre son regard.

Un vrai coup de gueule. Alors que les aumôniers musulmans sont généralementdiscrets, Mohamed Loueslati, 65 ans, veut alerter la société française sur la situationexplosive des prisons, où les détenus musulmans, majoritaires, se radicalisent parfoisau contact d'imams autoproclamés et haineux. Dans son livre « L'Islam en prison »(Bayard), il tire les leçons de son expérience de quatorze ans et dit tout haut ce queses collègues pensent tout bas.

Le parcours des commandos du 13 novembre 2015 met en évidence d'importants manquements. Il souligne les carences du dispositif antiterroriste, en France comme aux frontières de l'Union européenne. Sommaire. Ces failles qui posent questions. Djihadistes en bandes organisées. L'eau sous protection. En prison, le dialogue malgré tout. "Anéantir les chiites, obsession de l'Etat islamique". Des niqabs dans le djihad. Jours fragiles à Sablé. Loin des yeux, près du coeur. Des imams pour la République.

Rien ne prédestinait Dominique Raimbourg, député PS, et Stéphane Jacquot, ancien secrétaire national de I'UMP, à rédiger ensemble un livre sur les limites de la prison pour freiner la délinquance. Avec un pragmatisme qui bouscule les idées reçues. Points de vue croisés.

Depuis les attentats de Paris, l'administration pénitentiaire française est en première ligne dans la lutte contre le fanatisme islamiste.

La situation carcérale en France et dans les pays d'Europe a été dénoncée à maintes reprises, à juste titre. La Charte pénitentiaire européenne se veut une réponse concrète à la nécessité de constituer un instrument normatif et contraignant dont les manquements donneront lieu à poursuite et réparation.

Si le milieu carcéral est synonyme d'éloignement familial pour les détenus, c'est un état qu'ils partagent avec nombre de surveillants pénitentiaires mutés parfois très loin de leurs familles. Si une acceptation est tout d'abord envisageable, bercée par l'espoir d'un retour rapide auprès des leurs, avec le temps et la confrontation à la réalité, une solitude et un sentiment d'exil les envahissent... au risque d'un abandon de soi psychique et physique. Proposer des groupes de parole peut alors leur apporter la possibilité de « penser l'ailleurs ici ».

Depuis 2000, on observe une augmentation notable du nombre de personnes incarcérées, des hommes en très grande majorité, due surtout à l'augmentation de la durée moyenne de détention. Le nombre de places dans les prisons n'a pas suivi en proportion, d'où une situation de sureffectif dans de très nombreuses maisons d'arrêt, les établissements pour peine étant quant à eux peu concernés.

Après le mouvement social d mois de janvier dans les prisons, "Le Monde" a pu passer quate jours dans la maison d'arrêt. Notre reporter a partagé le quotidien des surveillants, de jour comme de nuit.

La condition carcérale, il connaît : l'homme d'affaires travaille à l'amélioration de l'accueil des jeunes déliquants en maison d'arrêt. Visite guidée.