La politique française en faveur du recyclage se heurte à un problème de taille, en 2019 : la présence de substances toxiques, difficiles à séparer, dans les déchets. Les plastiques, tout comme les équipements électroniques ou les véhicules hors d'usage sont particulièrement concernés. Les freins sont à la fois technologiques et économiques, du fait du renchérissement du coût de gestion des déchets. A plus long terme, c'est surtout l'écoconception qui devrait permettre d'éviter le problème. Explications. Quelques données chiffrées.

La tendance "zéro déchet" gagne de plus en plus d'adeptes en France en 2019. Chaque année, un habitant jette en moyenne 400 kilos d'ordure, et même 600 en comptant les déchets verts, déchets de déchetterie. Certains évoquent le chiffre de 14 tonnes par habitant en comptabilisant tous les "déchets cachés" impliqués dans la fabrication de produits. Réduire ce nombre est devenu une priorité pour certains consommateurs, qui optent par exemple pour l'achat alimentaire en vrac, la location entre particuliers pour les équipements de la maison, la réparation d'objets abîmés, l'achat d'occasion, etc.

Entre 1950 et 2016, la production mondiale de plastiques a été multiplié par 320, passant de 1 à 320 millions de tonnes fabriqués chaque année. Cette explosion en a entraîné une autre, celle des déchets plastiques, d'autant plus qu'à l'échelle mondiale, moins de 15 % des plastiques sont recyclés. Se pose donc, en 2019, une question cruciale : comment faire disparaître, ou du moins réduire la proportion de déchets plastiques, désormais présents dans l'eau, dans l'air, partout ?

Jean-Luc Petithuguenin, PDG de Paprec, a créé un géant du traitement des déchets. Portrait d'un aventurier.

A l'heure où le recyclage est sur toutes les lèvres, la mode et le luxe réussissent désormais à donner une nouvelle belle vie à l'existant.

Les matériauthèques donnent une seconde vie aux matériaux issus du bâtiment. Elles permettent à tous les acteurs de la filière de limiter leur impact environnemental. Une matériauthèque répond aux besoins des collectivités en matière de réduction des déchets et d'obligations légales, comme les clauses d'économie circulaire. Le soutien des collectivités aux matériauthèques est un indispensable pour fortifier le modèle économique du projet. Pas de chiffres.

Les déchets électroniques sont recyclés dans des centres de traitement. Ernest et "Images Doc" ont mené l'enquête...

Poubelle jaune, poubelle verte, poubelle bleue... À grand renfort de sermons, on nous chante les louanges d’une "citoyenneté moderne" associée à un geste : le tri des déchets, considéré comme la garantie de sauver une planète dégradée de toutes parts. C’est peut-être se méprendre sur la logique qui sous-tend cette injonction à l’"écoresponsabilité" des consommateurs.

Si la Chine refuse désormais d'importer les déchets plastiques des autres pays, notamment occidentaux, ces derniers se tournent maintenant vers ces voisins : Malaisie, Vietnam, Thaïlande, Indonésie... Problème, ces nations bénéficient de beaucoup moins de moyens que la Chine pour traiter ces déchets. Et même si des décisions sont prises pour limiter voire stopper ce commerce, le trafic a déjà pris racine et continue d'alimenter les terres en plastique occidental.