Deuxième épisode de notre série politico-institutionnelle, avec le politiste Olivier Rozenberg, professeur associé à Sciences Po, chercheur au Centre d'études européennes et de politique comparée.

Dans son dernier essai, le haut fonctionnaire Gilles Mentré, qui a été membre de plusieurs cabinets ministériels, défend l'idée de redonner directement la parole au peuple.

Dans la torpeur de l'été 2019, les opposants de gauche et de droite à la privatisation d'ADP tentent de faire plier le chef de l'Etat. Objectif : dépasser le cap symbolique du million de signataires en faveur d'un référendum.

L’histoire de la pratique référendaire en France est un peu celle d’un rendez-vous manqué avec un univers intellectuel et institutionnel républicain pourtant a priori favorable aux valeurs sous-jacentes à la démocratie référendaire que sont la souveraineté du peuple et la participation des citoyens à la recherche collective de l’intérêt général et du bien commun. A l’exception notable de la période gaulliste, rares sont les moments où référendum et république ont fait bon ménage.

Le hashtag #RIC a fleuri sur les réseaux sociaux fin 2018. Il appuie l’une des principales revendications du mouvement des Gilets jaunes en France : l’institutionnalisation d’un référendum d’initiative citoyenne (Ric). De quoi bouleverser les processus législatifs ?

En 1890, les débats sur la révision constitutionnelle et l'extension du droit de vote électrisent la société belge. Le Roi Léopold II, dont la signature est indispensable à toute réforme, en profite pour dicter ses conditions. Parmi celles-ci, le référendum royal, qui lui permettrait de s'adresser directement à la Nation, devient rapidement son cheval de bataille. Malgré une opposition acharnée, le Roi ne renonce pas et entreprend une opération de séduction unique en son genre.

Les Australiens doivent se prononcer le 14 octobre 2023 sur un projet de réforme constitutionnelle pour créer The Voice (“La Voix”), un organe consultatif représentant les peuples autochtones. Une manière de leur donner une place dans les choix qui les concernent. L’enjeu : rétablir l’équilibre dans un pays où la mémoire des violences coloniales demeure occultée. Mais le projet est loin de faire l’unanimité, sauf en Tasmanie, où les exactions ont été pires qu’ailleurs. En conclusion de l'article un reportage intitulé "En Tasmanie, un oui pour réparer l’histoire".

Le texte de la Convention constitutionnelle est soumis à référendum le 4 septembre. Pour l’heure, les sondages indiquent un rejet du projet soutenu par le nouveau gouvernement de gauche.