Selon cet éditorialiste d'opposition, l'Arménie et le Haut-Karabakh, abandonnés de tous, pourraient devenir, après l'Ukraine, le prochain champ de bataille des puissances régionales.

Le blocus azerbaïdjanais de cette enclave à majorité arménienne dure depuis décembre 2022, privant quelque 120 000 personnes d’eau et de nourriture.

Figée par la fuite des habitants du Haut-Karabakh, la capitale de l’enclave prend des airs de décor postapocalyptique. Déjà, les autorités azerbaïdjanaises imposent les premiers changements, constate ce journaliste sur place. L'article du "Daily Telegraph" (Londres) se poursuit par une revue de presse intitulée "Bakou revendique huit villages arméniens".

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, plus de 1 million de Russes ont quitté leur pays. Parmi eux, 780 000 ont franchi la frontière arménienne. Une nouvelle diaspora qui, pour le meilleur et pour le pire, n’est pas sans conséquence pour la population du cru.

Depuis 2003, il est la voix affable, précise et diplomate de la République d’Artsakh en France. Représentant officiel de cet État fondé par les Arménien·nes du Haut- Karabakh, région enclavée en Azerbaïdjan, il s’active inlassablement pour susciter un appui international à la lutte de ce peuple qui revendique son indépendance, dans le bruit quasi continu des armes depuis 1988. Un enjeu majeur, alors qu’un blocus installé par le dictateur Ilham Aliev est en train d’asphyxier le Haut-Karabakh.

Notre nouveau rendez-vous de l'actu face au passé se penche cette fois sur le destin, tragique et oublié, de l'Arménie. Dans le silence assourdissant de la communauté internationale, l'Azerbaïdjan et son puissant allié turc souhaitent aujourd'hui évincer du Karabakh ce peuple uni par son chrétienne singulière et son histoire mouvementée. Une histoire qui se répète, pour un pays dont le risque de disparition est bel et bien réel. Sommaire. Feu la grande Arménie. Religion et alphabet : le ciment d'un peuple. Des siècles de migrations, de déportations.

Sans bruit ni furie, après tant de souffrances infligées par des ennemis pleins de haine, l'Arménie suit son chemin de croix. Elle se bat et se débat pour essayer de conserver une part de l'essentiel après la terrible défaite de l'automne 2020, suivie par le nettoyage ethnique du Haut-Karabakh au mois de septembre 2023. Deux coups de hache historiques pour un petit peuple de trois millions d'âmes, qui vit dans la hantise d'une troisième lame.

Depuis septembre 2020, l’Azerbaïdjan multiplie offensives militaires et coups de force contre l’Arménie. Son objectif : la réintégration du Haut-Karabakh, une enclave arménienne enchâssée dans son territoire que Bakou a partiellement reconquise. À Erevan, on craint un nettoyage ethnique et la surenchère du président Ilham Aliev.

Espérer une reconfiguration totale de la diplomatie turque dans le Caucase en cas de défaite du président sortant serait une erreur.

La “victoire” azérie ouvre une période d’incertitude et d’instabilité potentielle dans tout le Caucase

Pour régler la question du Haut-Karabakh, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a fait le choix de la force et provoqué le départ massif de la population de l’enclave. Rendue possible grâce aux livraisons d’armes turques et israéliennes, cette «solution» militaire traduit aussi l’isolement croissant de l’Arménie et ne met qu’un terme provisoire à l’instabilité dans le Caucase.

L’annonce d’une future mission européenne fait monter la tension dans une zone impliquant déjà la Russie, la Turquie et l’Iran. La résolution du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est un enjeu stratégique, compte tenu du rôle pivot de la région sur les routes commerciales et énergétiques entre l’Asie et l’Europe.