Dévastée et démantelée par l'occupation nazie, lieu principal de la Catastrophe, la Pologne a un statut particulier dans la mémoire juive et la mémoire de la Shoah. Depuis une quinzaine d'années, un réexamen de cette époque est devenu possible. Avec la démocratie et l'intégration à l'Union européenne, on voit naître un vif intérêt pour cette histoire dans les nouvelles générations et de grands débats publics émergent. La recherche historique est libre, ouverte et riche. La culture et le patrimoine juif sont étudiés et restaurés. Des artistes en interrogent la mémoire. Des festivals, des journaux, des émissions de radio ou de télévision, des programmes éducatifs touchent la jeune génération. Une petite communauté juive reprend vie. Bien entendu, la mémoire du génocide et la responsabilité des témoins sont au cur des commémorations et des discussions sur ce passé. La Fin de l'innocence entend faire connaître ce travail de la société polonaise sur elle-même et son passé. Texte de voyage, construit autour de l'évocation des lieux de mémoire, texte de conversations, qui présente des portraits-entretiens des principaux acteurs de ce renouveau, et texte de réflexion, cet ouvrage est à l'image du foisonnement et des interrogations qu'il présente.

L'exploration de l'exception américaine à travers le parcours de Barack Obama, fils d'un Kenyan, est confrontée au modèle français d'intégration. En un demi-siècle, les Etats-Unis ont évolué d'un système sociétal ségrégationniste vers une société donnant la possibilité à un Noir d'accéder aux plus hautes fonctions de l'Etat.

Ouvrage issu d'un mémoire présenté à l'Institut d'études politiques de Strasbourg. En trois volets : la révolution comme révolte du peuple hutu contre l'ordre tutsi, la perception des Tutsis comme une menace pour les acquis du peuple hutu et le génocide comme politique rationnelle en vue du salut du peuple hutu.

Témoignage d'un Tchétchène professeur de russe, puis militaire, aujourd'hui à la retraite, sur la guerre de Tchétchénie. Réfugié à Moscou après avoir perdu biens et proches sur sa terre natale, musulman traditionnel convaincu, il décrit les relations politiques entre Russie et Caucase du Nord, la vie quotidienne pendant la deuxième guerre de Tchétchénie et aujourd'hui, ainsi qu'un islam pacifiste.

Après la chute du communisme, une introspection historiographique, politique et morale a permis de reconsidérer la question de la Shoah en Pologne. Issues de rencontres franco-polonaises, ces contributions abordent, à partir d'archives nouvelles, des questions comme la délation, le chantage, l'amertume des Justes, les assassinats de Juifs après la guerre, leur destin dans la Pologne communiste.

La théorie de l'ethnicité et du racisme, selon l'auteur, s'appuie sur la compréhension des identités et des conflits, et ne se limite pas aux préjugés raciaux, mais remonte à la constitution des empires coloniaux, permettant de comprendre la relation entre identités et citoyenneté.

Des traditions qui remontent au Moyen Age ont longtemps présenté les peuples slaves - tardivement apparus sur la scène historique au VIe siècle - comme les descendants des grands peuples nomades qui avaient hanté les steppes européennes dans l'Antiquité : les Scythes et surtout les Sarmates. Au XIXe siècle, les progrès des sciences ont ruiné ces mythes d'origine, en tout cas sous leur forme la plus naïve : les anciens nomades avaient parlé des langues iraniennes et ne pouvaient être les ancêtres principaux des Slaves historiques. Mais en même temps, linguistes et archéologues commençaient à mettre en lumière des liens bien réels, intimes et durables, entre les peuples scythiques et les ancêtres des Slaves. De ces liens, il subsiste de nombreuses traces, dont l'inventaire se poursuit. Il apparaît que, si les peuples slaves modernes ne descendent pas majoritairement des Scythes, Sarmates ou Alains, ils en sont malgré tout quelque peu les héritiers. Ce livre évoque une très longue histoire de contacts et d'échanges, du IXe siècle av. J : C. aux XIIIe-XIVe siècles de notre ère, qui concerne la plus grande partie des actuels pays slaves d'Europe centrale et orientale. Il fait le point sur une question qui suscite toujours débats et passions à l'heure où, dans ces régions, les identités sont redéfinies et les histoires nationales réécrites.

Etude sur la signification du Conseil représentatif des associations noires né en 2006. Les enfants guyanais, antillais, réunionnais nés dans l'Hexagone sont de plus en plus nombreux à se reconnaître dans une identité noire. L'ouvrage analyse la portée du phénomène. Il étudie les différents héritages de la nation et compare le multiculturalisme américain et le communautarisme à la française.

B. Stora reconstitue le destin des Juifs d'Algérie, condamnés trois fois à l'exil : éloignés de la vie juive en terre d'islam par le décret Crémieux de 1870, puis rejetés hors de la communauté française de 1940 à 1943 avec les lois de Vichy, et enfin contraints de quitter les rives algériennes avec l'exode de 1962.

Depuis la fin de la guerre froide et l'expansion du néolibéralisme, les Etats africains sont exposés à de graves turbulences qui provoquent une profusion de mouvements religieux, principalement chrétiens et islamiques, parfois de cultes traditionnels. L'auteur propose un panorama de ces mouvements religieux en Afrique noire et analyse leur influence sur la vie politique.

Débat sur le multiculturalisme, ou le culte de la diversité face à l'instauration de valeurs communes. Comment considérer les minorités au regard de la culture universelle ? L'auteure livre un certain état du monde, tout en expliquant les différents modèles de cohabitation entre l'universalisme et l'affirmation des identités.