L'auteure montre comment l'extension du libéralisme marque le recul de l'égalité économique, et qu'il est nécessaire de transformer le libéralisme sauvage en un libéralisme fraternel. Le revenu d'existence, proposé dès 1984, offre une solution en introduisant une coupure entre la production et la distribution des richesses, ouvrant la voie vers un monde plus harmonieux.

B. Mylondo développe la thèse selon laquelle le culte du travail doit être remis en cause, sous peine d'enfermer l'individu dans le bagne de la surconsommation et de la surproduction. Il s'agit de décider librement de la place du travail dans l'existence. Déjà au XVIe siècle, T. More faisait allusion à la notion de revenu de citoyenneté, idéal de justice sociale.

Dans cette anthologie, Michel Lepesant et Baptiste Mylondo proposent un choix raisonné de textes politiques, philosophiques et critiques des penseurs du revenu inconditionnel. En la remettant en perspective, ils retracent l'évolution politique et intellectuelle du revenu inconditionnel, idée aux multiples facettes, aujourd'hui sur le devant de la scène démocratique. La première partie de cette anthologie, historique, présente le travail théorique des More, Fournier, Kropotkine ou Russel, autant d'utopistes qui ont vu dans cette idée de revenu inconditionnel une mesure de bon sens. La deuxième partie retrace les différentes justifications avancées à l'appui du revenu inconditionnel, des auteurs libéraux comme Locke ou Friedman, jusqu'aux approches fondés sur une autre idée de la coopération et de la société (Aristote, Flahault), en passant par le célèbre article de Philippe van Parijs "Pourquoi il faut nourrir les surfers". La troisième partie prolonge la réflexion au-delà du simple revenu inconditionnel en se penchant sur la problématique plus large des inégalités, à partir de textes de Platon, Rousseau, Montesquieu, et d'auteurs contemporains tels que Gorz et Caillé, plaidant pour un revenu suffisant, mais aussi pour l'introduction d'un plafond de richesse.