Le chômage est inéluctable dans cette société. Le travail salarié n'est plus une valeur sûre pour assurer le bonheur des citoyens. Les machines informatiques remplacent avantageusement l'homme sur la plupart des postes de travail. Par la mondialisation des échanges commerciaux, le petit patronat est devenu le lumpenprolétariat de la grosse industrie et de la finance. À ce titre, il ne peut plus assurer sa mission historique, produire en faisant travailler. Pour faire face à la concurrence, il optimise l'outil de production en remplaçant l'humain par la machine. Les organisations syndicales sont délaissées, le Code du travail est obsolète. Les gouvernements successifs, impuissants, ne proposent que des mesures d'assistance aux chômeurs, des stages aux jeunes, des préretraites aux plus anciens.

L'idée d'un revenu universel est de plus en plus discutée dans le débat public. Son principe est de verser à tous les membres d'une communauté une somme d'un montant égal, sans contrôle, sans contrepartie et sur une base individuelle. Certains y voient un pilier de l'État-providence du XXIe siècle, tandis que d'autres pensent que c'est un projet utopique et coûteux. Ce livre a pour objectif d'éclairer les débats sur le revenu universel en croisant économie, philosophie, et sociologie politique. Comment justifier le revenu universel ? Quels seraient les gagnants et les perdants ? Est-il soutenable financièrement ? Le revenu universel risque-t-il de fragiliser les systèmes de protection sociale actuellement en place ? Quel effet sur l'égalité femmes-hommes ? Quel lien entre emploi et protection sociale ? Que peut-on apprendre des expérimentations ? Faut-il mettre en place une stratégie par étapes ? Quelle coalition politique pour porter la réforme ? Les auteurs rassemblés ici n'ont pas les mêmes réponses à ces questions.