L'exercice préféré des grands de ce monde cette année ? Modifier leur Constitution par voie référendaire pour conserver le pouvoir.

Soixante-dix ans après la guerre, le Premier ministre a prononcé un discours doucereux au Congrès américain. Pour l'"Asahi Shimbun", Shinzo Abe a saisi l'occasion de légitimer son projet de révision de la Constitution pacifiste en agitant la menace chinoise.

Cela fait des mois que le pays spécule à tout va. Le chef de l'Etat a dévoilé la teneur de la révision constitutionnelle qu'il veut voir soumise à référendum. Décryptage.

Par le biais d'une révision de sa Constitution, l'Algérie s'apprête à interdire l'accès des binationaux aux « plus hautes responsabilités de l'Etat ». La route de la magistrature suprême leur est notamment coupée. Comme sur une bonne partie du continent.

Conditions requises pour briguer la magistrature suprême, accès des binationaux à des postes clés, statut de la langue arabe... La révision de la loi fondamentale va dans le sens d'un raidissement identitaire.

Ils avaient voulu faire du référendum constitutionnel du 20 mars 2016 une consultation pour ou contre le président Macky Sall, coupable à leurs yeux d'avoir renié sa promesse de réduire de deux ans son mandat en cours. Unis comme un seul homme, ils ont fait campagne au sein du front du non. Mais pour la plupart d'entre eux, le retour de bâton a été cinglant. Pas sûr que le faible taux de participation suffise à les consoler.

Des membres du gouvernement réclament une révision de la constitution pour permettre au président de briguer un troisième mandat. Tollé au sein de l'opposition et silence de l'intéressé.

Alassane Ouattara a confié à cet éminent juriste la présidence du comité d'experts chargé de rédiger la nouvelle constitution. Un choix loin d'être fortuit.

Il consulte, écoute, discute, réfléchit, hésite... Le chef de l'Etat sait que sa réforme constitutionnelle sera cruciale pour l'avenir du pays. Enjeux : en finir avec l'ivoirité, stabiliser les institutions et préparer sa succession.

Objet d'interminables discussions, le projet de loi fondamentale, qui en est à sa troisième version, ne fait toujours pas l'unanimité.

Dans l'hémicycle comme au gouvernement, depuis deux ans, les têtes ont changé. Les règles du jeu politique aussi. Même si les anciennes élites n'ont pas renoncé à conserver les rènes du pouvoir.

Dans un pays amateur de Constitutions comme la France, la crise politique conduit inévitablement à la remise en chantier des institutions. La VIe République est à l'ordre du jour.