Né il y a cent ans, disparu en 2005, le philosophe a fait de la littérature un instrument pour agir sur le monde : selon lui, nos identités et nos existences sont un tissu de récits.

Les textes qui ouvrent ce numéro portent surtout sur l'herméneutique philosophique. Ils essaient de définir la sensibilité ou « l'art » herméneutique, de souligner son actualité, de mettre en évidence les convergences et les divergences entre les pensées des différents philosophes, ou encore de s'interroger sur la relation que l'herméneutique entretient avec les sciences humaines.

On a pu croire la question de l'herméneutique à peu près réglée et l'herméneutique en tant que discipline en voie d'être délaissée par l'interrogation philosophique. Mais des travaux nombreux, nouveaux, divers, sillonnent ce champ,au point que l'on peut parler d'un regain d'herméneutique. Parmi ces travaux, nous nous attacherons à trois livres parus ces dernières années, au travers desquels nous tenterons de tirer quelques grandes lignes d'interrogations et de suggestions.

Bien que Ricoeur envisage avec réticence le projet politique de la reconnaissance, qui risque d'armer une lutte insatiable des subjectivités, il défend la possibilité de parvenir à des trêves et même des moments heureux, qu'il désigne par la métaphore des clairières, dans la reconnaissance mutuelle

Paul Ricoeur est considéré comme l'un des philosophes contemporains les plus importants...

Paul Ricoeur ne pouvait pas éviter de s'investir, de s'approcher de la psychanalyse. Cette rencontre est inscrite dans sa thèse sur le Volontaire et l'Involontaire dans laquelle il s'interroge sur une des caractéristiques propres de l'existence humaine : l'homme, bien que subissant en partie sa destinée, est également responsable de lui-même et de ses propres limites ; perspective, qui, sans aucun doute, résonne avec la fameuse phrase du grand Viennois, l'homme n'est pas maître dans sa maison.

Cette introduction à l'univers de Paul Ricoeur montre l'intérêt que représente le philosophe pour les bibliothèques.