Il aura fallu attendre presque un demi-siècle. Tourné au début de l'année 1970, monté dans une première version de 8 épisodes totalisant quelque 12 heures 40 de projection, rarement vue (c'est "Noli me tangere"), puis dans une seconde de 4 heures 15, sortie en 1974 ("Spectre"), "Out 1" restait un colosse aux pieds d'argile, une légende largement invisible.

Le département cinéma du Centre Pompidou a placé sa programmation de début du printemps sous le signe de Jacques Rivette, offrant cinq semaines durant la possibilité de voir, ou revoir de façon neuve, la totalité d'une oeuvre plus secrète, et en tout cas moins souvent visitée, que celle de ses anciens partenaires des "Cahiers du cinéma", série jaune.

En s'attaquant à la vie de l'héroïne lorraine, le cinéaste français relevait un lourd défi. Le résultat ? Près de six heures de film qui risquent de partager les cinéphiles en Armagnacs et Bourguignons irréductibles.

Avec "Va savoir", le plus secret des grands cinéastes français livre une comédie limpide, délirante, débordante de vitalité.

Retour au dernier film de Rivette par l'écrivain Leslie Kaplan ou comment identifier les règles du nouvel art poétique.

Comment un roman de Diderot, publié à titre posthume à la fin du XVIIIe siècle, a inspiré deux cinéastes, Jacques Rivette, en 1966, et aujourd'hui Guillaume Nicloux.