Ni sanctions ni affrontement direct : divisée, l'Europe a trop besoin de la Russie comme fournisseur, client ou partenaire pour s'opposer frontalement à Moscou. D'autant que les dirigeants russes ont fait du refus des pressions extérieures l'axe de leur politique

A l'heure où nous bouclons ce numéro, l'Europe connaît l'une des crises diplomatiques les plus graves depuis la fin de la guerre froide, l'Ukraine se déchirant entre partisans d'une ouverture vers l'Europe et militants pro-Russes, la Crimée ayant fait sécession et obtenu son rattachement à la Russie.

Depuis le raidissement des relations entre la Russie et l'Union européenne suite au conflit ukrainien et à l'annexion de la Crimée, la dépendance énergétique de l'Union à l'égard de la Russie est un sujet de préoccupation majeur, ce d'autant qu'elle pourrait s'accroître fortement dans les prochaines décennies, selon la Commission européenne, en lien avec la hausse des besoins. Dans ce contexte, les découvertes récentes de gisements gaziers en Méditerranée orientale constituent, sinon une alternative, du moins une chance de diversifier, à long terme, les approvisionnements.

Son parcours en a fait un Européen. Activiste à l'époque de Solidarnosc, réfugié politique au Royaume-Uni, étudiant à Oxford, correspondant de guerre pour des médias britanniques, Radoslaw Sikorski, de retour en Pologne libre, entame une ascension politique fulgurante. Ministre de la Défense, puis des Affaires étrangères, ce libéral-conservateur féru d'Histoire et de débats intellectuels est promis à un brillant avenir.