Pour gagner le 6 mai 2012, François Hollande estime avoir en main un atout décisif : le style, le caractère, les idées, tout l'oppose au président sortant. Et c'est pour cela qu'il n'hésitera pas à lâcher contre lui les coups qu'il retenait hier contre les siens.

C'est un duo improbable. Le premier n'a pas brillé quand il était ministre de l'Intérieur, et s'est pris les pieds dans l'affaire Karachi. Le second, étoile filante de la droite, est passé par la case prison avant de se reconvertir dans les affaires. Carole Barjon et Marie-France Etchegoin dévoilent comment, dans l'ombre, ces deux inconditionnels du président de la République unissent leurs forces pour l'aider à décrocher un second mandat.

Nicolas Sarkozy a longtemps chouchouté le dictateur syrien Bachar al-Assad, pourtant mis au ban des nations. Il en attendait tellement : Union pour la Méditerranée, mirobolants contrats, indépendance du Liban. Raté sur toute la ligne... Aujourd'hui, alors que le régime syrien a tué plus de 3 000 personnes, le président français est l'un de ses plus virulents détracteurs. Christophe Boltanski et Vincent Jauvert dévoilent les ressorts de cette étrange et si longue complaisance, de cette brutale volte-face.

Quelques sondages à la hausse ont rendu le moral au président. Pas encore candidat mais déjà en campagne, il peaufine en coulisses ses thèmes et son dispositif. Pas facile alors que la droite doute et que les agences de notation menacent...

Flattés ou méprisés, ils ont gouverné le pays à ses côtés. Son ego surdimensionné, ses états d'âme, ses coups de gueule, ses coups de blues ils dévoilent la vraie nature de Sarkozy au pouvoir.

Sarkozy imperator, c'est fini. Le score de la droite au premier tour des régionales - son plus mauvais depuis la naissance de la Ve République - constitue un camouflet pour le président. Et déjà, au sein de la majorité, les bouches s'ouvrent et les appétits s'aiguisent !

Les députés UMP ont le «trouillomètre à zéro». Le dernier carré des fidèles cherche les raisons d'y croire encore. Et voilà maintenant qu'en privé le président lui-même exprime ses états d'âme.

François Hollande et Nicolas Sarkozy ont exposé deux manières opposées de redresser les comptes publics et relancer l'économie.

Casque bleu du président pour les dossiers économiques brûlants, conseiller du CAC 40, ce financier vient de refuser de diriger la campagne de Sarkozy.

Le président sortant joue ses dernières cartes sur un terrain que les socialistes ont un peu trop délaissé dans le passé : travail et autorité. Décryptage