Dans "Une société si vivante", le sociologue Jean Viard brosse le portrait mosaïque d'un pays percuté par la modernité.

"Esprit" ouvre une série de portraits, non de personnes mais de territoires, qui composent un ensemble plus diversifié que ne le laissent entendre les débats souvent trop rapides sur une France "périphérique" définie par son décrochage présumé. Il s'agit de décrire, sans théorie interprétative, des paysages et leurs habitants, de petites villes et des villages, des caractères, des économies et des sociétés locales : le monde vécu dans les campagnes qui ne sont pas toujours, ou pas seulement, à l'abandon.

De Lyon au creux de la vallée de l'Albarine, ancien centre textile de l'Ain, les votes Macron et Le Pen peuvent se lire de la manière suivante : plus on est connecté aux grands centres urbains qui entourent la région, plus on penche pour le premier ; et plus on s'en éloigne, plus on tend vers la seconde. Une réalité qui, pour certains, ne doit pas être une fatalité.

Délaissé par les pouvoirs publics, frappé par l’exode rural et le vieillissement de sa population, Trawden, dans le nord de l’Angleterre, semblait voué au déclin. C’était compter sans la volonté à toute épreuve des résidents.