Un vaste salon, une immense baie vitrée, une piscine et, sur un mur, une affiche de Répulsion, le chef-d'oeuvre de Roman Polanski. Steven Soderbergh reçoit L'express chez lui, au milieu des collines de Los Feliz, à Los Angeles, où il réside quand il n'est pas à New York.

Année faste pour Steven Soderbergh, qui sort son quatrième film pour 2009. Prolifique mais inquiet, le réalisateur du Che redoute le manque d'inspiration mais multiplie les projets. Pas la moindre de ses contradictions.

"The Good German" est une oeuvre singulière derrière un aspect familier. Feignant une fois de plus, et avec une virtuosité à ce jour inégalée, de se fondre dans les modèles du cinéma classique (on pense à Casablanca et au Troisième homme), Steven Soderberg subvertit plus que jamais la forme par un contenu d'une rare noirceur.

En vingt ans et autant de films, Steven Soderbergh s'est imposé comme un cinéaste excentrique et inclassable. Si ses contemporains, les frères Coen et Tim Burton (autres jeunes prodiges) ont imposé une signature aisément identifiable, Soderbergh a toujours dérouté, passant des films de genre (la série des Ocean) au thriller personnel (L'Anglais), du remake (Solaris) à la biographie fantasmatique (Kafka)

Steven Soderbergh nous annonce qu'il va bientôt arrêter de réaliser. Tant pis pour les spectateurs ! Est-ce ce vague sentiment de fin de parcours volontaire qui donne à ″Contagion″ ses résonances apocalyptiques, ou le film est-il un des aboutissements les plus visionnaires du catastrophisme provoqué par l'embrasement des Twin Towers ?

Successivement prodige de la scène indé, has been, grand couturier des studios, Soderbergh fait le point, encore sonné par l'échec américain de "Solaris".

Après Clarence Brown en 1930, Michael Curtis en 39 et Francis Coppola en 75, Steven Soderbergh devient le quatrième réalisateur de l'histoire à être nominé deux fois aux oscars la même année pour deux films différents : "Erin Brockowich" et "Traffic".

En proposant une nouvelle adaptation du célèbre roman de Stanislas Lem, Steven Soderbergh, cinéaste bien déconcertant, prenait le risque -inévitable- de la comparaison avec l'oeuvre d'Andreï Tarkovski. Aux antipodes du maître russe, le "Solaris " de Soderbergh humanise les personnages, sans pour autant verser dans une simplification hollywoodienne du livre.

Alors que "Ocean's Eleven" sort en DVD, voici le nouveau Soderbergh, "Full Frontal".

Amateur d'expériences en tout genre, Soderbergh signe un nouvel exercice de style avec ce film qui rappelle - jusque dans ses conditions de tournage - l'univers des films noirs des années 40.

Premier volet d'un diptyque qu'il consacre à l'icône de la révolution cubaine, Che garde ses distances avec le personnage, incarné par un Benicio Del Toro hallucinant d'intensité.

Le réalisateur a toujours alterné grosses productions et oeuvres plus intimistes, blockbusters et petites productions. Il évoque pour nous les faces B de sa filmographie.