Dix-sept ans après son arrivée à la tête de l'Etat, le président Omar Hassan el-Béchir est toujours là, malgré les conflits de tous ordres qui déchirent son pays et en dépit de l'intimité de certains voisins.

Le ralliement au chef de l'Etat de l'une des figures de la rébellion grâce à la médiation libyenne peut-il en entraîner d'autres ?

Le chef de l'Etat déclare son pays en état de guerre avec le Soudan, brandit la menace islamiste. Et bat le rappel de ses amis face aux attaques de la rébellion.

Accusé depuis plusieurs mois de vouloir déstabiliser N'Djamena, le régime de Khartoum a subi le 10 mai 2008 une offensive au coeur même de la capitale. Menée par le chef rebelle darfouri Khalil Ibrahim, cette agression a-t-elle été téléguidée par le président tchadien Idriss Deby Itno ?

Le 6 mai dernier, un appareil de la compagnie Badr Airlines est saisi par un tribunal tchadien. Arguant du manque de preuves fournies à son encontre, le transporteur soudanais se dit victime d'une cabale... sur fond de conflit armé entre les deux pays.

Des rebelles soutenus par le Tchad ont réussi à pénétrer dans les faubourgs de la capitale, infligeant un revers sans précédent au régime. Et ce n'est sans doute pas le dernier.

Douze jours après le putsch qui a failli l'emporter, le président tchadien Idriss Déby Itno a décrété l'état d'urgence dans tout le pays, le 15 février 2008. La France, qui lui a encore sauvé la mise, essuie les critiques des organisations humanitaires inquiètes du sort des opposants.