Tiré d'une histoire vraie, le film "Un monde plus grand" (en salles le 30 octobre 2019) voit Cécile de France interpréter une jeune Française qui s'est initiée au chamanisme en Mongolie. C'est aussi le sujet de l'essai que Charles Stépanoff vient de faire paraître, "Voyage dans l'invisible. Techniques chamaniques de l'imagination". Avec une thèse forte : c'est grâce au chamanisme qu'Homo Sapiens, ce "prédateur empathique", a appris à se projeter dans le monde des animaux, des forêts et des montagnes.

Ce spécialiste de la Sibérie et de ses traditions chamaniques, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, est l'auteur du livre "L'animal et la mort, chasse, modernité et crise du sauvage" (Ed. La Découverte, 2021). Tiré d'une enquête de deux ans auprès des paysans et des chasseurs de la Beauce, du Perche et des Yvelines.

Ce qui nous a forgés, c'est notre lien empathique avec ce qui nous environne, soutient le passionnant Charles Stépanoff. Le trancher, c'est perdre notre liberté.

Spécialiste du chamanisme sibérien, l'anthropologue Charles Stépanoff fait paraître "Attachements" (La Découverte), une somme impressionnante sur les tiens entre les humains, les animaux, les plantes et les esprits. Nous lui avons rendu visite en Eure-et-Loir, dans l'exploitation maraîchère et ovine où il met ses découvertes en pratique.

La révolution néolithique n'a pas scellé le sort de nos rapports avec la nature. Ce sont des ruptures civilisationnelles plus tardives qui ont instauré son exploitation et sa marchandisation.